Origine et histoire
Le prieuré du Sauvage, ancien établissement de l'ordre de Grandmont situé à Balsac (Aveyron), est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 29 décembre 1981. Fondé au début du XIIIe siècle, il présente des vestiges d'architecture cistercienne et diffère de la disposition grandmontaine habituelle, l'église se trouvant au sud du carré monastique plutôt qu'au nord. L'église a disparu ; ne subsiste que l'aile orientale des bâtiments conventuels, qui ouvre sur l'emplacement du cloître. Cette aile contient une sacristie voûtée en berceau brisé, la salle capitulaire d'environ 5,80 m sur 5,80 m, et une autre pièce voûtée en arc brisé, probablement le cellier, longue d'environ 6 m. La salle capitulaire s'ouvre sur le cloître par une porte en plein cintre flanquée de deux fenêtres en plein cintre, séparées de l'entrée par une rangée de quatre colonnettes, et l'autre façade de l'aile est éclairée de lancettes. Il subsiste également un pan du mur gouttereau au nord. Selon la tradition, le prieuré aurait été fondé par le comte Henri de Rodez et son épouse Agnès, fille de Guillaume VIII, et le plus ancien document connu date de 1208. Comme d'autres établissements, Le Sauvage reçut de nombreux dons, notamment de la part des comtes de Rodez : Hugues IV y légua en 1271 cent sous melgoriens et Mascaronne de Comminges fit un legs vingt ans plus tard. Lors de la réorganisation de 1317 décidée par Jean XXII, Le Sauvage fut uni à Montauberou et, environ quinze ans plus tard, l'église était en ruine. Un acte de 1363 signale que l'église était en ruine depuis environ trente ans ; elle fut reconstruite et consacrée le 9 mai 1445 par l'évêque de Rodez, Guillaume de La Tour, sous le vocable de la Vierge et de saint Étienne. Au XVIIe siècle, un religieux nommé Guillaume Busquelay, représentant le prieur commendataire de Montauberou, s'intitula prieur et y installa un corps de garde ; révoqué en 1632 et excommunié par l'abbé de Grandmont, il conserva toutefois le lieu pendant une dizaine d'années. En 1647, un prieur jacobin de Rodez décrivit la maison comme « tout à fait ruinée », l'église étant sans vitres ni ornements et sans offices. Après l'union de Montauberou au séminaire de Montpellier en 1699, la communauté se replia au Sauvage, qui fut considéré comme prieuré de l'ordre ; en 1768 la conventualité comprenait trois religieux. Le prieuré fut ensuite utilisé comme carrière de pierres à partir de 1769 et l'église fut démolie en 1793 ; il fut vendu comme bien national le 10 avril 1793 à J. Guizot, qui transforma le site en exploitation agricole et utilisa les bâtiments désaffectés comme carrière. La salle capitulaire et la salle des moines furent converties en chais, puis l'arrivée du phylloxéra entraîna l'abandon du bâtiment est, qui se dégrada et fut envahi par la végétation. Une tentative de sauvegarde menée en 1967 par l'association Le club du Vieux Manoir n'eut pas de suite durable. Il ne reste aujourd'hui rien de l'église ; les vestiges visibles consistent principalement en l'aile est, les restes du cloître et la salle capitulaire. Le prieuré se trouve dans la commune de Balsac, près du lieu-dit Le Pas au sud du bourg, dans le département de l'Aveyron. Une légende rapporte l'existence d'un souterrain reliant le prieuré au château de Balsac.
