Ruines de la tour de Teyssieu dans le Lot

Patrimoine classé Patrimoine défensif Tour

Ruines de la tour de Teyssieu

  • Pech de Tourau
  • 46190 Teyssieu
Ruines de la tour de Teyssieu
Ruines de la tour de Teyssieu
Ruines de la tour de Teyssieu
Ruines de la tour de Teyssieu
Ruines de la tour de Teyssieu
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

Tour (ruines) : classement par arrêté du 8 juillet 1925

Origine et histoire de la tour de Teyssieu

La tour de Teyssieu, construite en granit sur plan carré, est un donjon ou tour-réduit isolé, sans trace nette de liaison avec les anciennes fortifications aujourd'hui presque disparues. L'accès principal se trouvait à 3,70 mètres au‑dessus du sol extérieur ; une terrasse côté sud‑ouest, d'époque postérieure, a ensuite été aménagée. La porte percée vers le milieu du XIXe siècle permet d'ouvrir la terrasse sur le rez‑de‑chaussée. Près de l'ancienne entrée, un escalier en vis, taillé dans l'épaisseur du mur, conduit au premier étage ; le second étage était desservi initialement par une échelle. À mi‑hauteur entre le plancher du deuxième étage et le sommet de la voûte s'ouvre la porte d'un second escalier en pierre qui desservait les niveaux supérieurs destinés à loger la garnison. La partie haute des murs extérieurs porte des corbeaux destinés à recevoir des hourds. Les différences notables dans le dessin des fentes d'éclairage aux niveaux 1 à 3 — chanfrein large et soigné au premier, chanfrein plus maladroit au deuxième, arêtes vives au troisième — suggèrent plusieurs campagnes de construction. Le quatrième niveau paraît postérieur, probablement de la fin du XIIIe ou du XIVe siècle, et pourrait être contemporain de l'enceinte fortifiée. La ceinture de mâchicoulis, marquée par des consoles à quatre ressauts et par une arcature dont subsistent les sommiers, incite à faire remonter ce dernier niveau à la seconde moitié du XIVe siècle au plus tôt ; la voûte sommitale elle‑même a fait l'objet d'un remaniement. La tour faisait partie d'un château qui comprenait au moins une cour et un logis aujourd'hui presque disparu ; les vestiges de l'enceinte semblent dater de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle.

Selon les textes, la construction a été entreprise peu après 1232, année où le vicomte de Turenne donna la seigneurie de Teyssieu à des chevaliers de la famille Bonafos, à charge pour eux d'y bâtir la tour ; les sources divergent sur les prénoms des bénéficiaires (Bertrand et Pierre d'une part, Hugues et Bertrand d'autre part) et précisent qu'ils s'engagèrent à rendre la fortification en cas de réquisition et devinrent les hommes‑liges du vicomte. Le lignage des Bonafos est difficile à cerner tant ses ramifications étaient nombreuses : des membres de cette famille sont signalés au XIIe siècle dans le castrum de Pestilhac, à Cazals, Domme et Mechmont, et des fiefs portant leur nom apparaissent au XIIIe siècle près de Toulousque et de Saint‑Pierre‑la‑Feuille, près de Cahors. La Borie‑de‑Bonafos (actuel château de Surgès) serait liée à un Jean Bonafos ou à son fils Gaillard entre 1348 et 1395, et d'autres représentants de la famille sont mentionnés dès le XIIe siècle autour d'Albi et de Moissac ; malgré cette dispersion, il n'est pas exclu que ces lignages aient des origines communes.

La seigneurie resta aux Bonafos jusqu'au début du XVIe siècle ; privée de descendance mâle, elle passa vers 1520 à Raymond de Gontaut‑Cabrerets, marié à Françoise, héritière du fief. Leur fille Jeanne de Gontaut, sur les conseils de François Ier, épousa en 1540 Antoine de Noailles ; après la mort de ce dernier, elle fut nommée en 1572 dame d'honneur de Catherine de Médicis et gouvernante des filles du roi. Après le décès de la reine mère en 1589, Jeanne de Gontaut revint dans le Quercy au château de Lentour, à Mayrinhac‑Lentour, qui lui avait été donné en dot ; ses héritiers conservèrent le château jusqu'à sa vente, en 1649, à Jacques de Bonnafous, seigneur de Presque, issu d'une branche de la famille. Endettée, la famille de Bonnafous dut vendre le fief à Jean‑Baptiste Molin, fermier‑général de la vicomté de Turenne, en 1749. La commune acheta le château en 1876 pour y installer une école. Pendant la guerre de Cent Ans, Teyssieu fut occupé en 1371 par des troupes anglaises. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 8 juillet 1925.

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