Origine et histoire du Château de Branzac
Le château de Branzac (également cité Varanzac ou Vranzac) est un édifice du XVe siècle, remanié à la Renaissance, aujourd'hui en ruines, situé sur la rive droite de la Maronne dans l'ancienne commune de Loupiac, fusionnée à Pleaux en 1972. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 8 août 1921. Élevé en surplomb de la vallée, il se présente sous la forme d’un corps de logis rectangulaire de quatre étages, avec deux pièces par niveau, flanqué de deux grosses tours rondes aux angles, de fenêtres à meneaux et d’une tourelle d’escalier partiellement engagée dans la façade principale. Une enceinte, elle-même flanquée de tours, protège le côté de plateau ; le versant opposé est difficile d’accès en raison des pentes de la Maronne. La ruine est en partie due à la démolition, par dynamite, d’un angle du château pour récupérer des matériaux destinés à la construction du viaduc de la voie ferrée ; un acquéreur ultérieur a cependant entrepris des travaux de dégagement et de consolidation. Abandonné depuis un siècle, le bâtiment a vu certaines de ses cheminées démontées et remontées dans d’autres châteaux, comme Pesteils et Conros. Le château était entièrement orné de fresques exécutées par des Italiens en 1575, puis partiellement recouvertes en 1610 par des scènes plus légères ; subsistent de riches ensembles de fresques et des devises humanistes commandés par Camille Caracciolo, de la famille des princes de Melfi et fille d’honneur de Catherine de Médicis. Ces peintures couvrent murs et caissons : on y reconnaît une Diane tenant la lance près d’un cerf, un personnage portant une hotte de rats assorti de l’avertissement « Gardez-vous bien d’ung rapporteur », un Suisse coiffé d’un casque et armé d’une hallebarde portant une inscription défensive, ainsi qu’un astrologue à longue barbe accompagné de la devise « Ne te fide... ». D’autres motifs montrent deux chevaliers en grisaille combattant en champ clos encadrés d’arabesques, un docteur assis écrivant, un trophée d’armes, un portrait masculin en pourpoint tenant un gant et la garde de son épée, et une jeune femme richement parée se mirant dans un miroir où apparaît une tête de mort, sous une inscription moralisante. Les caissons du plafond présentent arabesques, cartouches et dessins allégoriques accompagnés de devises, la salle la plus haute offrant des sujets plus aimables ; on trouve aussi dans une embrasure un jeune homme saluant une femme en robe longue et un siège de pierre surmonté d’un dais gothique flamboyant aux sculptures délicates. Certaines photographies des fresques et des détails figurent sur le site des archives départementales du Cantal. Avant 1789, Branzac était le siège d’une viguerie relevant de la sénéchaussée d’Auvergne et du bailliage de Salers ; ses formes anciennes vont de Varanzac et Vranzac à Brenzac, Brensac ou Bransac. La seigneurie passa entre plusieurs familles, notamment les Pestels, puis les Robert de Lignerac et les d’Anglars de Bassignac ; en 1833 le domaine fut vendu à Jean Servet de Saint-Santin-Cantalès. Le château ne se visite pas en raison des risques d’éboulement et de fondrières.