Origine et histoire du moulin sur l'Hérault
Une lettre du pape Grégoire X au XIIIe siècle félicite l'évêque Pierre Bérenger de Montbrun pour la construction de quatre moulins sur l'Hérault, à Agde, Bessan, Florensac et Saint‑Thibéry, ce qui situe l'édification entre 1271 et 1276. Le bâtiment qui relie les deux éperons est postérieur et ne date que du XIXe siècle. Le bâtiment nord‑ouest a un plan rectangulaire prolongé vers l'amont par un éperon triangulaire haut de quatre mètres. La partie rectangulaire est divisée en deux par un grand arc brisé dont l'extrados porte un muraillement appareillé. Le plancher aujourd'hui disparu du premier étage reposait sur ce mur et cet arc, sur un autre mur également établi sur arc brisé à la racine de l'éperon, et latéralement sur de puissants bandeaux en quart‑de‑rond. Sous ces bandeaux, chaque paroi présente deux arcs longitudinaux ; tous ces arcs sont brisés. Le deuxième étage repose d'une part sur un grand arc brisé situé au‑dessus du premier et d'autre part sur un encorbellement continu en quart‑de‑rond qui forme un chemin de ronde. Cet encorbellement permettait la circulation et desservait à la fois les bretèches latérales du mur de fond et les archères pratiquées dans les flancs. Un petit escalier en vis est logé contre la pointe de l'éperon. L'unique porte d'entrée s'ouvre en arc brisé ; de chaque côté, à une assise au‑dessus de l'extrados, des corbeaux soutenaient une bretèche en arc brisé dont les côtés reçoivent plus haut les retombées de deux arcs brisés. Les larges mâchicoulis ménagés en arrière de ces arcs permettaient de défendre les approches de la porte centrale. Le second bâtiment présente une apparence proche du premier mais diffère par ses mensurations et sa structure, ce qui laisse penser qu'il n'appartient pas à la même campagne ; son aménagement intérieur paraît moins développé, sa porte est en arc brisé et ses bretèches ont disparu. À une époque plus récente, l'éperon a été surmonté d'une construction encorbelée — une salle de guet — que la présence de longues archères permet d'attribuer au XIVe siècle ; la partie supérieure est en revanche visiblement moderne.