Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées (également sur commune de Saint-Père) à Saint-Père dans l'Yonne

Patrimoine classé Sites archéologique

Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées (également sur commune de Saint-Père)

  • 15 Rue de l'Abbé Pissier
  • 89450 Foissy-lès-Vézelay
Site archéologique des Fontaines Salées de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Ruines gallo-romaines des Fontaines Salées également sur commune de Saint-Père
Crédit photo : Emmanuel Brunner - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain, Ier siècle, Ve siècle

Patrimoine classé

Les ruines gallo-romaines, lieuxdits le Poron et les Fontaines-Salées : classement par arrêté du 25 janvier 1936 et par arrêté du 14 janvier 1942

Origine et histoire du site archéologique majeur

La propriété du site archéologique, anciennement détenue par l'État (ministère de la Culture), a été transférée à la commune par convention signée le 6 août 2007, effective au 1er janvier 2008. Les ruines gallo-romaines des Fontaines Salées se trouvent à cheval sur les communes de Foissy-lès-Vézelay et de Saint-Père, dans l'Yonne, au nord du Morvan ; elles constituent le point d'émergence de sources salées exploitées pour le sel et les bains du Néolithique au Moyen Âge. Le site a été classé monument historique par les arrêtés du 25 janvier 1936 et du 14 janvier 1942. Situées à environ 3 km au sud-est de Vézelay et à proximité d'un gué de l'ancienne voie reliant Autun à Auxerre, les sources émergent sur la rive gauche de la Cure, à environ 40 m de la berge. Géologiquement, elles se situent à l'extrémité nord-ouest du Morvan, au contact des terrains cristallins et de la bordure sédimentaire jurassique, et au croisement de deux failles majeures : la grande faille du Morvan (NNO-SSE) et la faille des Fontaines Salées (NNE-SSO), cette dernière présentant un rejet d'environ 15 m vers le nord-ouest et ayant créé une zone de failles broyées. Ces structures favorisent la remontée d'eaux profondes traversant des argiles salées et butant sur les granites du Morvan ; l'eau émergente est fortement minéralisée (9 à 12 g/L), peut atteindre 15,2 °C, contient chlorure et sodium, est légèrement radioactive et s'accompagne de gaz dominés par l'azote (91,7 %), l'hélium (6,42 %) et le dioxyde de carbone (1,23 %), entre autres. Les puits fouillés se trouvent dans une ancienne zone sablonneuse et le premier puits a été mis au jour lors d'une extraction de sable en 1933 ; un seul puits présente des émissions gazeuses intermittentes et est entouré d'une margelle en pierre de taille. L'exposition du musée annexe décrit la composition physico-chimique de ces eaux. Les premières fouilles scientifiques furent engagées en septembre 1934 par René Louis, qui mettait en relation la toponymie et la chanson de geste de Girart de Roussillon ; ces travaux, menés avec Robert Dauvergne et Bernard Lacroix, révélèrent des thermes gallo-romains et des objets remontant au début du Ier millénaire av. J.-C. À proximité, au lieu-dit le Poron, une défense de mammouth fut découverte en 1930 dans une autre sablière, et des ossements ainsi que des fragments de poterie sombre furent observés dans la couche recouvrant le sable. Des fouilles successives mirent au jour une imbrex gallo-romaine intacte en 1934 puis, entre 1937 et 1939, cinq sépultures disposées en trois rangs, espacées d'environ 2 m, laissant supposer l'existence d'un champ d'urnes. Le mobilier céramique et métallique trouvé entre le village et la chapelle Saint-Jean-Baptiste témoigne d'une fréquentation soutenue du site depuis La Tène finale jusqu'au Ve siècle. Le site, anciennement nommé « le puits de sel », a livré des puits de captage datés par carbone 14 et dendrochronologie entre 2309 et 2223 av. J.-C., attribués au Néolithique final. Abandonnés après l'Âge du bronze ancien et comblés par des alluvions, certains puits furent réutilisés à la fin de l'Âge du bronze, peut-être pour l'abreuvement du bétail, et le site servit également de lieu funéraire vers 900 av. J.-C.; une urne funéraire intacte contenait une urne plus petite, un bol, deux bracelets de bronze et une pointe de flèche néolithique carbonisée. À l'Âge du fer, la production de sel par le feu devient attestée ; lors de fouilles sur l'alimentation des thermes, on découvrit seize chênes évidés, datés par le carbone 14 de l'Âge du fer, qui servaient à réaliser des cuvelages en bois pour les puits : dix-neuf cuvelages furent identifiés, conservés en bon état, et leur mise en place suggère un travail collectif réalisé à l'aide de haches en cuivre ou en bronze, selon deux techniques distinctes. Entre 1942 et 1961, dix-huit puits verticaux cylindriques du Ier millénaire av. J.-C., profonds d'environ 1 à 1,40 m et d'un diamètre proche de 1,5 m, furent mis au jour ; creusés dans le sable sans étayage, certains servaient de puisards après filtration, d'autres fonctionnaient selon un système ascensionnel pour capter l'eau sous-jacente, et l'ensemble permettait d'extraire le sel par évaporation pour la conservation alimentaire. Les Celtes aménagèrent autour d'une source un sanctuaire circulaire, et la présence d'exploitations de fer et d'une activité commerciale est attestée à proximité. Dès le Ier siècle, des aménagements thermaux sommaires apparaissent puis sont agrandis au cours des siècles suivants : vestiaire, bains tièdes ou à vapeur, système de chauffage, palestre et, au IIe siècle, des thermes mixtes attirant une clientèle lointaine ; un nouveau sanctuaire romain fut accolé à l'ancien sanctuaire celte et l'usage du site se maintint en lien avec une voie desservant le grand centre minier et sidérurgique des Ferrières. Dans la seconde moitié du IIIe siècle, les invasions alamannes entraînèrent le pillage et la destruction des thermes ; l'exploitation du sel subsista, les ruines furent partiellement réaménagées par de petits sauniers pour la réduction de la saumure, la préparation des salaisons et le travail des peaux, et les fouilles de ces ateliers ont livré environ deux cent cinquante monnaies portant les portraits d'empereurs du début du IVe siècle, Constance II et Dèce. Au IVe siècle, la reprise d'occupation locale s'accompagna du maintien du caractère sacré de l'eau, matérialisé par un puits entouré symboliquement d'une enceinte de galets, et les photographies aériennes révèlent l'emprise d'un grand domaine rural, appelé Vercellacus à partir du IVe siècle, puis transmis en tant que villa carolingienne. À partir du XIIe siècle, puis de façon définitive au XIIIe siècle, l'instauration de la gabelle du sel met fin à l'exploitation aux Fontaines Salées : la taxation favorise la fraude et suscite une répression sévère menée par le roi et par les moines fermiers, les religieux de Vézelay établissant au XVe siècle un grenier à sel pour contrôler leurs revenus; jusqu'au XVIIIe siècle, le site fut enfoui sous d'épaisses couches de remblai à la suite des conflits contre les « faux sauniers ». Le site présente aujourd'hui, entre autres vestiges, l'emplacement du sanctuaire celte, le caldarium des thermes et un bassin de fontaine ; un centre d'accueil et de découvertes archéologiques construit en 2016 sous la direction de l'architecte Jean‑Paul Philippon a ouvert en 2017, l'accès au site étant payant.

Devenir actuel

Le musée se situe près de l'église de Saint-Père, il contient trois salles dont deux sur le site.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site de la ville ci-dessus.