Origine et histoire du Sanctuaire Notre-Dame de Dusenbach
Le sanctuaire Notre‑Dame de Dusenbach, inscrit aux monuments historiques depuis 2007, se situe dans un vallon entre Ribeauvillé et Sainte‑Marie‑aux‑Mines, dans le Haut‑Rhin. Le pèlerinage remonte au début du XIIIe siècle, lorsqu'une première chapelle fut fondée par Eguenolphe de Ribeaupierre, de retour de croisade, pour y placer une image de la Vierge rapportée d'Orient. Au XIIIe siècle deux autres chapelles furent ajoutées, puis, aux XVe‑XVIe siècles, Maximin II de Ribeaupierre transforma le site en y aménageant des stations du Calvaire et des sculptures qui rapprochaient le lieu de Jérusalem. Le sanctuaire connut plusieurs destructions graves et autant de reconstructions : pillages au XIVe siècle, dévastations pendant la guerre de Trente Ans, puis vente et démolition partielle pendant la Révolution. Les chapelles et l'église furent à plusieurs reprises relevées en respectant l'apparence ancienne ; au XIXe siècle l'évêché de Strasbourg fit reconstruire les chapelles dans un style néo‑gothique sous la direction de l'architecte Charles Winkler, les travaux s'achevant en 1894. L'église actuelle, plus vaste que les édifices anciens, a été reconstruite au début du XXe siècle par l'architecte E. Daubenberger et bénie en 1903. Le sanctuaire comprend aujourd'hui trois chapelles, une grande église, un logement conventuel, deux maisons de pèlerins et un sentier de pèlerinage bordé de stations. La statue vénérée est une Vierge douloureuse en bois polychrome, haute de 53 cm, attribuée à un sculpteur de Ribeauvillé nommé Laurentz et liée aux réaménagements artistiques de la fin du XVe siècle. Au fil des siècles la dévotion s'est organisée autour de confréries locales, de la confrérie Maria Raydt aux ménétriers d'Alsace, qui ont contribué à la réputation et au financement du pèlerinage. À la fin du XIXe siècle l'évêque de Strasbourg Mgr Fritzen et le chanoine Aimé Raess portent le projet de restauration, rassemblent des fonds et mobilisent communes et donateurs pour la reconstruction. L'inauguration du pèlerinage reconstruit eut lieu en 1894, rassemblant une foule nombreuse et des autorités ecclésiastiques lors de la translation de la statue et de la bénédiction du sanctuaire. Les pères capucins furent appelés pour desservir le lieu ; ils s'installèrent au sanctuaire en 1904 et firent aménager l'ermitage contigu aux chapelles. Le chemin de croix actuel, composé de stations en relief, a été réalisé à la fin du XIXe siècle et restauré à plusieurs reprises au XXe et au début du XXIe siècle. Les stations ont subi des dégradations liées aux intempéries et à la tempête Lothar ; d'importants travaux de restauration ont été conduits entre 2001 et 2004 avec le concours d'associations et de bénévoles, et ces nouvelles stations ont été inaugurées en septembre 2004. Les ex‑voto qui garnissent la chapelle témoignent de la longue tradition de dévotion et des grâces attribuées à Notre‑Dame de Dusenbach. Le sanctuaire reste un lieu de pèlerinage très fréquenté en Alsace, notamment lors des fêtes mariales et pendant le carême où le chemin de croix rassemble de nombreux fidèles. Le site est accessible depuis la route départementale RD 416 et par plusieurs sentiers forestiers, dont le "chemin Sarassin", un chemin longeant le torrent et un chemin de croix établi sur l'ordre du chanoine Raess. Depuis le vallon on aperçoit les ruines des châteaux de Girsberg, Ulrich et Haut‑Ribeaupierre qui dominent la montagne et sont situés à proximité du sanctuaire.
