Origine et histoire
Le grand Séminaire d'Annecy est un ancien édifice religieux construit à la fin du XVIIe siècle pour assurer la formation des prêtres du diocèse de Genève, puis du diocèse d'Annecy. Construit à l'initiative de Mgr Jean d'Arenthon d'Alex, les travaux commencèrent en 1684 et se terminèrent en 1688. En 1715, le roi Victor-Amédée II y logea lors de sa visite d'Annecy. Lors de l'annexion du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires en 1792, le bâtiment fut confisqué comme bien national et transformé à plusieurs reprises, accueillant notamment un hôpital. Restauré dans sa vocation religieuse sous la Restauration sarde, il conserva cette destination jusqu'en 1973, à l'exception d'une brève période d'utilisation comme caserne de gendarmerie. Le Conseil général de la Haute-Savoie acquit l'édifice en 1973 pour y installer les Archives départementales et une partie des collections du Département, opération qui contribua à sa sauvegarde ; les Archives ont quitté les lieux en 2001. Les façades et les toitures font l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juillet 1974. Aujourd'hui, l'ancien séminaire abrite le Conservatoire d'Art et d'Histoire de Haute-Savoie, les services culturels du Conseil départemental, les services de la Cité de l'image en mouvement d'Annecy, une antenne de l'École des Gobelins et une salle de répétition pour l'Orchestre des Pays de Savoie ; il accueille également l'Académie salésienne. Le Conservatoire conserve et expose les collections d'art du Conseil général, témoignant des particularités sociales, historiques et culturelles de la Haute-Savoie. Depuis 1977, il mène une politique d'acquisition d'œuvres, de collections et d'ensembles d'artistes liés au département. Le fonds comprend notamment des gravures, lithographies, peintures et dessins issus des collections Paul Payot, d'Évariste Jonchère et de Pierre-Louis-Aimé Chastel, ainsi que des peintures contemporaines d'artistes locaux. Le grand séminaire a été fréquenté ou animé par plusieurs personnalités, parmi lesquelles Jean-Jacques Rousseau comme étudiant et François-Régis Clet comme enseignant. D'autres figures associées au lieu comprennent Claude-Marie Magnin, enseignant et futur évêque ; le chanoine Ernest de Ville de Quincy, étudiant ; le chanoine Charles-Marie Rebord, directeur de 1899 à 1915 ; Francis Mugnier, enseignant ; Roger Devos, directeur et bibliothécaire ; et Joseph Duval, professeur de théologie morale. On compte également Léon-Albert Terrier, étudiant de 1911 à 1913 puis enseignant, ainsi que les étudiants Camille Folliet et Jean Truffy.