Origine et histoire du Séminaire
Le domaine du séminaire Saint-Sulpice, situé à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine, est une maison de formation ecclésiastique dirigée par la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Première propriété citée au XVIe siècle, elle devint résidence royale puis passa aux Sulpiciens au milieu du XVIIe siècle. Démantelé pendant la Révolution et recomposé après le Concordat, l'ensemble a ensuite été fortement affecté par les événements liés à la Commune, entraînant des travaux importants et des reconstructions. Fondé par Jean-Jacques Olier au XVIIe siècle, le séminaire assure la formation philosophique et théologique conduisant au sacerdoce. L'implantation actuelle à Issy date de l'expulsion et de la confiscation du siège parisien en 1905. Plusieurs éléments du site ont reçu des protections patrimoniales : certains monuments ont été classés en 1995 et l'ensemble, à l'exception des parties classées, est inscrit depuis 1996. Sur le domaine subsistent des éléments anciens, notamment un passage voûté aménagé vers 1599, un nymphée d'inspiration italienne pour lequel une inscription rappelle les conférences entre Fénelon et Bossuet, ainsi qu'un bassin circulaire. S'y ajoutent des constructions plus récentes : la chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Grâces édifiée par des séminaristes en 1808, le bâtiment principal reconstruit après les destructions liées à la Commune, la grande chapelle conçue par l'architecte diocésain Édouard Bérard et ornée de vitraux de Félix Gaudin et Léon Tournel, ainsi que le bâtiment de Lorette, construit dans le parc et contenant la chapelle Notre‑Dame‑de‑Lorette reconstituée après son incendie en 1871. Les bâtiments de la Solitude, comprenant une chapelle néogothique, complètent l'ensemble. La crypte de la grande chapelle conserve et reconstitue des éléments liés aux événements de 1871, notamment le mur du chemin de ronde de la prison de la Roquette et des cellules occupées par l'archevêque Georges Darboy et le séminariste Paul Seigneret avant leur exécution. La demeure dite de Marguerite de Valois, dont une partie fut démolie progressivement au XIXe siècle pour laisser place au nouveau séminaire, a vu la construction du nymphée par la reine avant sa mort. Les transformations successives mêlent vestiges de l'Ancien Régime, reconstructions des XIXe et XXe siècles, et restaurations récentes des jardins, des façades et de la toiture. Le séminaire a connu plusieurs implantations à Paris avant la période révolutionnaire et la réinstallation au XIXe siècle, et a conservé, en plus du site d'Issy, des bâtiments historiques dans la capitale. Il demeure interdiocésain et accueille des séminaristes de nombreux diocèses français ainsi que des Missions Étrangères de Paris. De nombreux ecclésiastiques, saints, bienheureux, vénérables, scientifiques, écrivains et évêques ont été formés ou ont séjourné au séminaire ; parmi eux figurent, pour les saints, Jean‑Baptiste de La Salle, Louis‑Marie Grignion de Montfort et Eugène de Mazenod, et, parmi les savants et intellectuels, Henri Breuil et Michel de Certeau. Le domaine conserve également des ornements remarquables, tels que le plafond en rocaille du nymphée et les vitraux de la grande chapelle. Des bibliographies et des notices d’autorité permettent d’approfondir l’histoire et l’architecture du lieu.