Origine et histoire de la Sépulture mégalithique
La sépulture mégalithique de Tréal, à Saint-Just (Ille-et-Vilaine), est une allée couverte préhistorique. À la fin du XIXe siècle, le monument était déjà endommagé par des chasseurs de trésor. En 1883, P. Bézier en fit la première description précise et un plan détaillé fournissant des informations précieuses sur son architecture. Paul Banéat reprit la description de Bézier en 1927. Le monument a été classé au titre des monuments historiques en 1975. Au début des années 1980, des relevés réalisés par Charles-Tanguy Leroux, Y. Lecerf et M. Gauthier ont montré une nouvelle dégradation par comparaison avec le plan de Bézier. Après les incendies de 1989, le conseil départemental d'Ille-et-Vilaine a acquis le site. Un programme de fouilles bisannuel dirigé par Jacques Briard a été mené en 1991-1992, puis le monument a été restauré. Le monument a été édifié à une centaine de mètres d'un affleurement de schiste pourpré et de poudingue de Montfort, sur un point dominant. La roche, par érosion, s'est naturellement délitée en dalles sur place. La construction mesure 15,50 m de long, 1,20 m de large et 1,75 m de haut. Elle est bordée de 14 orthostates côté nord et 12 côté sud, en schiste. L'entrée de la chambre sépulcrale est latérale ; elle est délimitée par deux dalles à angle droit orientées au sud-est et précédée d'un petit vestibule. La dalle de chevet, déjà absente sur le plan de Bézier mais dont la fosse de calage a été retrouvée lors des fouilles, a été replacée lors de la restauration. L'ensemble est recouvert de neuf dalles de couverture en schiste, tandis que deux tables de couverture figurant sur le plan de Bézier, celle du chevet et celle de l'entrée, ont disparu. Le sol de la chambre est pavé de dalles de schiste pouvant atteindre 0,80 m de longueur. La sépulture était entourée d'un cairn elliptique surbaissé, symétrique, large de 2 à 2,50 m sur les côtés et de 3 à 4 m aux extrémités, constitué de trois assises maximum de dallettes de schiste et de quelques blocs de quartz. Sur un côté, un mur de parement sommaire associe petites dalles entassées perpendiculairement à l'allée et gros éléments placés longitudinalement. Le site a subi des fouilles clandestines anciennes, comme l'attestent de nombreux trous et la présence de fragments de céramique médiévale. Lors des fouilles de 1991-1992, un petit mobilier préhistorique a été recueilli dans les interstices du dallage et sous certaines dalles, tandis que l'essentiel du matériel lithique provenait du cairn. Le matériel lithique comprend des éclats lamellaires en grès fin à sabals (type Montbert) retrouvés dans la chambre, quelques grattoirs et une pointe de flèche en silex blond, probablement importée de Touraine, découverte à l'extérieur. Les éléments de parure comprennent une pendeloque ovoïde en cristal de roche translucide et deux pendeloques en fibrolithe, dont une hache-pendeloque, caractéristiques des sépultures du Néolithique moyen à final d'Armorique. Les céramiques, très fragmentées, ont permis quelques reconstitutions partielles : une poterie à fond plat assez grossière et un bol grossier à fond rond, présentant des affinités avec les poteries de type « pot de fleurs » de la culture Seine-Oise-Marne datée de 2500 av. J.-C. Entre deux orthostates nord, une fosse de 0,60 m de profondeur, antérieure à la construction du monument, contenait des poteries fines et lisses de type Chasséen (Néolithique moyen vers 3500 av. J.-C.) et quelques lamelles de silex ; sa nature, sépulture ou vestige d'habitat, demeure indécise.