Site archéologique d'Essey-Nancy à Essey-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Sites archéologique Oppidum

Site archéologique d'Essey-Nancy

  • Butte Sainte-Geneviève
  • 54270 Essey-lès-Nancy
Crédit photo : Robin Chubret - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété de la commune

Période

Age du fer

Patrimoine classé

Site archéologique, en totalité (cad. AH 1 à 4) : inscription par arrêté du 7 octobre 1998

Origine et histoire du site archéologique

Le site archéologique de la butte Sainte‑Geneviève, à Essey‑lès‑Nancy (Meurthe‑et‑Moselle), domine la vallée de la Meurthe et prolonge le plateau de Malzéville au nord‑est de Nancy. La butte, d'environ 20 hectares, mesure 650 à 700 m de long pour 50 à 60 m de large et est entourée de falaises naturelles. L'accès le plus aisé se trouvait au nord‑est, protégé par un rempart qui barre le col. Ce rempart, rectiligne sur 60 m, se replie ensuite suivant un angle d'environ 50° sur 10 m avant de rejoindre le flanc ouest et de former un angle saillant longeant le chemin d'accès. Un fossé d'origine naturelle, probablement aménagé lors de la construction, précède la levée. L'ouvrage est un épaulement de section triangulaire dont la base mesure 20 à 22 m, les revers extérieurs 15 m et les revers intérieurs 9 à 10 m ; il atteint 3 à 3,5 m au‑dessus du sol interne et environ 6 m par rapport au fond du fossé. La coupe de l'épaulement a révélé une couche de pierres et de terre végétale de 20 à 50 cm reposant sur un noyau d'1,35 m composé de chaux mêlée à des charbons et des bûches partiellement carbonisées, ce qui montre que sa construction a tiré parti des irrégularités du terrain. La présence de chaux et de bois calciné identifie ce rempart comme un type "à masse calcinée", connu en Lorraine uniquement par trois autres exemples : le camp d'Afrique à Messein, la Fourasse à Champigneulles et la côte de Sion, tous situés dans le sud du département. Sur la face ouest, une fouille a mis au jour un noyau calciné à environ 4 m sous la surface du plateau, base qui aurait pu soutenir un mur parementé formant un mur de lisière. Des travaux militaires antérieurs à 1909 et des campagnes de fouilles menées par J. Beaupré (1909), P. Dubuisson (1927‑1939) avec G. Poirot, puis J.‑M. Hanus (1973) ont permis de restituer les phases d'occupation. La découverte de haches polies et d'outils en silex atteste une fréquentation dès le Néolithique, mais l'occupation principale appartient à la Tène finale (vers −120 à −50). Les fouilles ont mis en évidence 67 "fonds de cabane" quadrangulaires, interprétés comme des caves ou des structures de stockage : ils mesurent de 2,30 à 4,80 m de long, 1,90 à 2,60 m de large et 1 à 1,95 m de profondeur, et leur couverture reposait sur quatre poteaux d'angle. Les habitations correspondantes n'ont pas été retrouvées, mais la présence de foyers suggère leur existence. Ces structures ont livré un abondant mobilier caractéristique — céramiques, monnaies, fibules, amphores à vin importées d'Italie — ainsi que divers objets tels qu'un anneau d'attelage et un moule de harpon, et des traces d'une activité de métallurgie du fer. Le site présente ainsi à la fois un intérêt pour sa défense, avec un rempart peu fréquent en Lorraine, et pour les traces d'une occupation dense. La totalité du site archéologique est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 7 octobre 1998.

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