Site archéologique de Cucuruzzu à Levie en Corse-du-sud

Patrimoine classé Sites archéologique

Site archéologique de Cucuruzzu à Levie

  • Murato
  • 20170 Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Site archéologique de Cucuruzzu à Levie
Crédit photo : Jean-Pol GRANDMONT - Sous licence Creative Commons
Propriété publique

Période

Protohistoire

Patrimoine classé

Le site archéologique (cad. A 47) : classement par arrêté du 9 novembre 1982

Origine et histoire du site archéologique majeur

Le site archéologique de Cucuruzzu, dit Castellu di Cucuruzzu, est un site préhistorique attribué à la culture torréenne, situé à Levie, en Corse‑du‑Sud. Découvert en 1959, il a fait l’objet de fouilles dirigées par Roger Grosjean en 1963 puis poursuivies par François de Lanfranchi jusque dans les années 1990. L’État a acquis le site en 1975 et l’a classé monument historique par arrêté du 9 novembre 1982 ; il appartient désormais à la collectivité de Corse et a été restauré en 1991 puis en 2016‑2017 pour en assurer la conservation et l’accès au public. Le complexe est un exemple classique d’un « castellu a torra » torréen, édifié sur un chaos granitique à 700 m d’altitude et dominant la partie nord du plateau de Levie ; son isolement a contribué à sa bonne conservation. L’enceinte principale, longue d’environ 40 m et large de 20 m, est construite en gros blocs parfois lourds d’une tonne et se conserve sur une hauteur moyenne de 5 m. L’accès se fait par une unique entrée dont l’escalier a été taillé dans une boule de granite naturelle et prolongé par une chicane. Au nord‑ouest, une terrasse semi‑circulaire surélevée présente des traces de foyers sur un dallage et se prolonge par une coursive longeant l’enceinte ; des pierres débordant du parement semblent avoir porté un plancher à environ 2 m, formant un chemin de ronde. Cette coursive débouche sur un secteur percé de trois petits diverticules, nommés C1 à C3, construits dans la masse du mur avec des parements soignés et couverts de dalles ; leur faible superficie exclut selon Grosjean une fonction d’habitation et suggère un usage comme entrepôts de vivres ou réserves d’eau. Un rocher devant le diverticule C2 porte une cupule centrale. La « torra », qui surplombe le castellu de 10 m, est séparée de l’enceinte par les blocs du chaos et s’atteint par une entrée orientée à l’est suivie d’un couloir à niches latérales ; la salle intérieure, semi‑circulaire et d’un diamètre de 3 à 4 m, conserve sa voûte en encorbellement, caractéristique unique en Corse. Parmi les éléments remarquables figurent le mur cyclopéen de l’entrée, la coursive et les diverticules C1 à C3. Le mobilier mis au jour, principalement dans la coursive par Grosjean, comprend une série de céramiques (plats, bols, couvercles, pendeloques perforées), du petit matériel lithique (pointes de flèches en silex et en obsidienne, galets et éclats), des fragments d’hématite et quelques fragments d’objets en bronze ; ces pièces sont conservées au musée de l’Alta Rocca, à Levie. Le site a été fréquenté dès le Néolithique, comme l’indique le matériel lithique, mais le castellu a été édifié à l’Âge du Bronze et occupé de façon continue du Bronze moyen au second âge du fer (fin du IIIe siècle av. J.‑C.). À proximité se trouve le castellu di Capula, situé un peu plus haut à 759 m ; il a été élevé au IXe siècle par un certain Bianco, comte de Corse, sur les fondations d’une structure plus ancienne datée de l’âge du Bronze/âge du Fer, dont ne subsiste qu’un mur d’enceinte partiellement recouvert par la construction médiévale. Une statue‑menhir, découverte en deux fragments remployés dans le renfort d’un escalier médiéval, a été restaurée et redressée sur place ; elle présente un fût quasi rectangulaire avec un léger rétrécissement inférieur, une épée longitudinale en bas‑relief côté face, la colonne vertébrale et les côtes gravées côté dos, et une gravure en arc de cercle au niveau des épaules qui pourrait représenter la nuque.

Liens externes