Origine et histoire du site archéologique
Le site archéologique de la Fontaine de Loulié, au Puy d'Issolud près de Saint-Denis-lès-Martel (Lot), est identifié comme le lieu de la dernière grande bataille de la guerre des Gaules et le point final de la résistance gauloise face aux troupes de Jules César en 51 av. J.-C. Des fouilles, commencées au XIXe siècle avec des subventions de Napoléon III et reprises au XXe siècle, ont mis en évidence des aménagements destinés à assécher la source qui alimentait l'oppidum ainsi que de nombreux vestiges d'armement romain. Des campagnes menées à partir de 1997 pendant neuf années à la Fontaine de Loulié sous la direction de Jean‑Pierre Girault ont confirmé les observations antérieures et permis de recueillir une importante série de matériels (traits de catapulte, pointes de flèche à barbelures, clous de sandales, etc.) ainsi qu'une couche scellée attribuée au Ier siècle avant notre ère. Ces résultats ont été présentés et validés lors de colloques internationaux et diffusés dans la presse de vulgarisation scientifique. Les études archéologiques ont montré que le « bassin Cessac », dégagé au XIXe siècle, ne peut être la source mentionnée dans les Commentaires de César car il n'est alimenté que de manière intermittente ; la source véritable serait située environ 15 mètres plus en aval, sur une plateforme de travertin où l'on a retrouvé la plus forte concentration d'armements romains. Des sondages menés en 2005 par Hubert Camus (société Hypogée) ont probablement localisé l'emplacement de l'agger romain, et des essais de tirs avec machines reconstituées réalisés entre 1996 et 2006 ont contribué à préciser les positions possibles de la tour et du bassin de recueil des eaux. L'ensemble des observations atteste la réalité d'un affrontement important entre Romains et Gaulois sur ce secteur et corrobore, pour une large part, le récit ancien du siège, sans toutefois permettre encore de retrouver l'intégralité des camps romains ni l'ensemble du système de circonvallation. La localisation d'Uxellodunum a fait l'objet de débats depuis le XVIIe siècle, certains érudits ayant soutenu le Puy d'Issolud et d'autres proposé des localisations alternatives ; ces controverses sont recensées notamment par Armand Viré. En 2001, une commission du ministère de la Culture a officiellement identifié le Puy d'Issolud comme le site historique d'Uxellodunum, position soutenue publiquement par des spécialistes lors d'une conférence de presse, mais quelques particuliers et associations continuent de contester cette attribution. Enfin, le site archéologique de la Fontaine de Loulié a été inscrit au titre des monuments historiques le 29 novembre 2010.
