Site archéologique de la Graufesenque à Millau dans l'Aveyron

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Atelier de potier

Site archéologique de la Graufesenque à Millau

  • Chemin de la Graufesenque
  • 12100 Millau
Site archéologique de la Graufesenque à Millau
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Crédit photo : AgTigress - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

Age du fer, Gallo-romain, Haut-Empire

Patrimoine classé

Les vestiges gallo-romains de Graufesenque (cad. P 166, 168 à 177, 289, 291 à 304, 307, 309 à 313, 358) : inscription par arrêté du 26 juillet 1951 - Les parcelles P 123, 597 et 615 pour le sol et le sous-sol pouvant renfermer des vestiges archéologiques : inscription par arrêté du 15 novembre 1993 - Les parcelles (sol et sous ; sol) P 103 à 105, 112, 117, 122, 124, 125, 129, 136, 141, 596, 614, 663 à 666, 746, 753, 754, 807, 838, 858, 875 à 879, pour les vestiges archéologiques qu'elles contiennent, à l'exception des constructions modernes pouvant se trouver dessus : classement par décret du 6 novembre 1995 - Les parcelles P 806, 813, 836, 857, pour le sol et le sous-sol, à l'exception des constructions modernes pouvant se trouver dessus : classement par arrêté du 4 août 1995

Origine et histoire du site archéologique

La Graufesenque, à Millau (Aveyron), est un vaste site gallo-romain d'ateliers de poterie spécialisé dans la production en grande série de vaisselle fine dite terra sigillata, couverte d'un vernis rouge brillant. Cette vaisselle, lisse ou ornée de décors moulés et souvent estampillée, a été produite en très grande quantité principalement aux Ier et IIe siècles de notre ère et exportée dans tout l'Empire romain. Le site comprend des habitats, des fours, des entrepôts, des dépôts et des fosses ; les parcelles appartenant initialement au ministère de la Culture ont été transférées à la commune le 1er janvier 2008. Appelé d'abord Condatomagus — « marché du confluent » — le lieu doit en partie son développement à cette production céramique inspirée de modèles italiens ; son nom figure sur la table de Peutinger. Située sur la rive gauche du Tarn, à environ 1 km à l'est de Millau, la Graufesenque occupe une petite plaine alluviale à 370 m d'altitude, au pied d'un coteau qui mène vers un oppidum culminant à 797 m ; la Dourbie conflue avec le Tarn à proximité. Géomorphologiquement, le site se déploie sur une étroite bande d'éboulis bordée au nord‑ouest par une petite plaine alluviale et au sud‑est par des marnes domériennes, elles‑mêmes suivies de formations marno‑calcaires et de marnes du Toarcien. Implantée sur le territoire des Rutènes, la Graufesenque se développa à proximité de l'oppidum protohistorique de la Granède, à 1,5 km au sud‑est, et d'un vicus établi dans la plaine. Les ateliers ont fonctionné du Ier siècle jusqu'au milieu du IIIe siècle, avec un apogée au milieu du Ier siècle où ils supplantèrent les ateliers italiens et devinrent l'un des centres de production de céramique les plus importants de l'Empire, diffusant leurs produits en Occident, en Germanie, en Grèce, en Syrie, en Égypte et sur les côtes de la mer Noire. Le débouché le plus important fut la région du Rhin, notamment le site de Vechten ; des pièces plus anciennes liées aux premières exportations ont été mises au jour dans le cimetière d'Andernach, datant entre l'an 16 et l'avènement des Flaviens. La fin du Ier siècle voit l'épuisement de certains gisements et le déplacement d'une partie de la production vers Bannasiacum, où un gisement a permis à une centaine d'ateliers de travailler jusqu'à la fin du IIe siècle ; par la suite, l'épuisement des ressources, la concurrence d'autres centres et des essais de transfert de production contribuèrent au déclin de la suprématie de la Graufesenque, que certaines études situent vers l'an 120 tandis que d'autres prolongent l'activité tardive jusqu'à la fin du IIe siècle. Alain Vernhet a distingué six grandes phases de production, allant de périodes d'essais et d'expérimentation au début du Ier siècle, à une période de splendeur vers 40–60, puis à une transition marquée par une augmentation de la production au détriment de la qualité, suivie d'une décadence et d'une production tardive de sigillées ; cette chronologie fait l'objet de débats. La connaissance du site a progressé progressivement : un premier four fut signalé en 1830, des sondages débutèrent en 1862, des fouilles importantes eurent lieu au tournant du XXe siècle sous le chanoine Frédéric Hermet, puis des campagnes et études se sont succédé au XXe siècle, avec des travaux notables dans les années 1950, un renouveau grâce au soutien de la famille Miquel dans les années 1960, la direction des fouilles par Alain Vernhet à partir de 1975, l'ouverture de salles dédiées au musée de Millau en 1980 et la publication des graffites en 1988. Les potiers gravaient parfois des « bordereaux d'enfournement » sur des tessons ; la standardisation de la production a entraîné la raréfaction de certaines formes fermées ou à anses. Les pièces exposées au musée municipal de Millau comprennent coupes, calices, gobelets, plats, bols et lagènes. Les pâtes proviennent des marnes domériennes locales, tandis que les engobes, non calcaires, sont issus de niveaux triasiques dont les affleurements les plus proches se situent à une quinzaine de kilomètres ; la cuisson homogène s'effectuait autour de 1 050–1 060 °C. L'agglomération de Canhac, dont La Graufesenque constitue un quartier, associe une zone artisanale avec fours et entrepôts, une aire cultuelle comportant au moins un fanum, et des habitats séparés par des ruelles ; des sondages aériens ont révélé d'autres bâtiments tels qu'un nymphée. Le très grand four du site permettait des cuissons massives — jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de vases sur plusieurs jours — et les fouilles ont mis au jour des zones de stockage d'argile, des maisons dotées d'hypocaustes et des traces d'ateliers où travaillaient de nombreux esclaves ; près de deux cents comptes de patrons potiers ont été retrouvés. Les vestiges bénéficient de protections au titre des monuments historiques, avec des inscriptions et des arrêtés de classement intervenus entre 1951 et 1995.

Liens externes