Site archéologique de la grotte de Mayrière Supérieure à Bruniquel dans le Tarn-et-Garonne

Patrimoine classé Vestiges préhistoriques Grotte Grotte ornée

Site archéologique de la grotte de Mayrière Supérieure

  • Le Bourg
  • 82800 Bruniquel
Grotte de Bruniquel
Grotte de Mayrière supérieure à Bruniquel
Grotte de Mayrière supérieure à Bruniquel
Crédit photo : Luc-Henri Fage/SSAC - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété d'une association ; propriété privée

Période

Paléolithique

Patrimoine classé

Le site archéologique dit « grotte de Bruniquel », constitué du réseau de cavités souterraines avec leurs structures architecturées en élévation situé dans le tréfonds du polygone déterminé au sol par huit sommets numérotés de 1 à 8 dans le sens horaire, de coordonnées respectives, exprimées dans le système RFG 93 – Lambert 93, n°1 : X=593962,3702, Y=6330264,1412 ; n°2 : X=594013,8400, Y=6330253,8300 ; n°3 : =594016,9800, Y=6330253,0200 ; n°4 : X=594183,0300, Y=6330225,2800 ; n°5 : X=594427,2484, Y=6330199,6960 ; n°6 : X=594433,0900, Y=6330106,3200 ; n°7 : X=594089,2900, Y=6330178,8400 ; n°8 : X=593936,5200, Y=6330223,5800, y compris le sol et le sous-sol de l’emprise déterminée par ce polygone ; à l’exception des bâtiments en élévation à l’intérieur de ce polygone, le tout situé sur les parcelles section B, n° 15, n° 16, n° 22, n° 776, n° 846, n° 875, n° 927, n° 928, n° 929 et n° 931, la portion de la route départementale n°1 contiguë aux parcelles section B n° 776 et 22 au lieu-dit Cambou, et la portion du chemin rural n°13 de Bruniquel à Nibausel contiguë aux parcelles section B n° 15, 16, et 928, tel que délimité et coloré en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 3 décembre 2021

Origine et histoire de la Grotte de Bruniquel

La grotte de Bruniquel, à Bruniquel (Tarn-et-Garonne), a été découverte en février 1990 et surplombe la vallée de l'Aveyron. Son état de conservation est remarquable. L'entrée, de la taille d'un terrier, fut désobstruée sur plus de deux ans par le spéléologue Bruno Kowalczewski, puis explorée et protégée par la Société spéléo-archéologique de Caussade. La cavité se développe dans des calcaires dolomitisés du Bajocien au Jurassique et s'étend sur environ 500 mètres sous la forme d'une galerie ponctuée de salles plus vastes. Elle contient une quarantaine de bauges d'ours et de nombreux ossements d'animaux (chevaux, bisons, cerfs) qui ont été introduits par l'homme. Dès les premières prospections menées au début des années 1990 par Michel Soulier et François Rouzaud, des structures composées de tronçons de stalagmites ont été relevées. En 1995, la datation au radiocarbone d'un os brûlé trouvé sur une structure n'a pas permis de détecter de carbone 14, indiquant un âge supérieur à 47 600 ans. Les travaux furent interrompus en 1999 à la suite du décès de François Rouzaud. À partir de 2013, les recherches se sont orientées vers le relevé 3D des structures, leur inventaire et l'étude des anomalies magnétiques. Des campagnes de relevés et de prélèvements dirigées par Jacques Jaubert et Sophie Verheyden ont eu lieu au printemps 2014 et 2015. Dans une salle située à 336 mètres de l'entrée, les chercheurs ont mis au jour une construction formée d'agrégats de stalagmites, composée d'une grande structure annulaire de 6,7 × 4,5 m et d'une autre plus petite de 2,2 × 2,1 m. Cette construction comprend 399 fragments de stalagmites qui, assemblés bout à bout, atteindraient 112 mètres de longueur pour une masse totale d'environ 2,2 tonnes ; les tronçons ont été calibrés et ordonnés en rangs superposés, certains plus courts servant d'étais ou de cales. Dix-huit points de combustion ont été identifiés par l'altération de la calcite et par des vestiges de combustible, dont des os calcinés, suggérant un usage de l'éclairage. La datation par la méthode uranium-thorium de calcite prélevée au-dessus et au-dessous du contact entre les fragments et de petites stalagmites ayant poussé sur ces fragments, réalisée en quatorze points, a donné un âge de 176 500 ± 2 000 ans. Cet âge a été confirmé par la datation de la couche de calcite recouvrant un fragment d'os brûlé trouvé au sein d'une des structures. Ces résultats, publiés en 2016, situent l'agencement vers 176 500 ans avant le présent et en font, selon l'état des recherches en 2017, la plus ancienne construction humaine connue. L'ancienneté des spéléofacts écarte l'hypothèse d'une attribution aux hommes anatomiquement modernes arrivés en Europe occidentale plus tard et permet d'attribuer ces réalisations à des Néandertaliens. Cette attribution implique que les Néandertaliens maîtrisaient l'éclairage et son entretien, concevaient et réalisaient des structures sophistiquées et s'appropriaient des espaces souterrains bien avant l'époque des hommes du Paléolithique supérieur. En l'absence d'autres traces d'activités humaines sur le site, la fonction et la signification des structures annulaires demeurent inconnues. La grotte est fermée au public pour permettre des études scientifiques, mais il est possible de visiter une salle consacrée à cette cavité aux châteaux de Bruniquel.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert pour les journées du patrimoine