Origine et histoire du site archéologique
La grotte de Montconfort, parfois appelée grotte de Montpezat, est un site magdalénien du Paléolithique supérieur situé sur la commune de Saint-Martory, en Haute-Garonne, dans la région Occitanie. C’est la grotte ornée la plus au nord dans la vallée de la Garonne et, à l’instar de la grotte de Gourdan, elle associe art pariétal, éclairage naturel et occupation préhistorique. Le site se trouve sur la rive gauche de la Garonne, en aval de Saint-Martory, à environ 75 km au sud‑ouest de Toulouse et 20 km à l’est de Saint‑Gaudens. Il jouxte la grotte de la Tourasse, dite aussi grotte de Montpezat, située près de l’ancien château de Montpezat sur un promontoire dominant la vallée. Le porche, orienté sud–sud‑est, s’ouvre largement sur la vallée (ouverture de 5 × 3 m) ; la cavité a une profondeur de 16 m et comprend un vestibule d’environ dix mètres de long sur cinq mètres de large, suivi d’un coude puis d’un couloir étroit d’environ un mètre de largeur. Géologiquement, la grotte est implantée dans le massif des Petites Pyrénées, dans la zone plissée sous‑pyrénéenne, au niveau d’une faille d’orientation plus ou moins est–ouest. Selon Chamaison, elle est creusée dans un calcaire du Sénonien ; plus précisément, le sommet de l’éperon est formé de calcaire nankin du Maastrichtien moyen (repéré « C7b ») et la pente sud est partagée entre ce calcaire et les marnes de Saint‑Martory du Maastrichtien inférieur (« C7a »), la transition se manifestant par des bancs calcaréo‑argileux gris, fossilifères. La grotte est connue depuis 1882, année à laquelle L. Darbas en entreprit les fouilles. Les fouilles ont mis au jour plusieurs niveaux de foyers et un mobilier magdalénien abondant comprenant des lames, des parures, des baguettes demi‑rondes et notamment des sagaies de type Lussac‑Angles, indiquant des relations entre le nord de l’Aquitaine et les régions méridionales et la diffusion de ces sagaies vers le sud (Quercy, Pyrénées, région cantabrique). Parmi les autres sites pyrénéens comparables figurent Troubat, Marsoulas, les Scilles (grottes de Lespugue), Gourdan, la Salle des Morts d’Enlène, Montfort (Saint‑Lizier) et Canecaude (Villardonnel). Les fouilles ont également livré une queue de poisson isolée, rompue à sa base, quelques fragments d’aiguilles, des outils lamelleux en os, une base de sagaie pointue à quatre pans et divers débris ; aucun fragment de harpon ni de gravure simple n’a été signalé. L’outillage lithique comprend notamment des grattoirs doubles en silex. Des gravures pariétales ont été découvertes en 1980 (selon É. Boche) ou en 1985 (selon Aujoulat) par Jean‑Paul Huot ; N. Aujoulat les a attribuées au Magdalénien moyen en 1990. Le panneau principal représente un bison de 70 × 40 cm, placé à hauteur d’homme sur la paroi gauche ; une autre gravure est signalée à 80 cm à gauche de ce bison. Ces gravures, situées près de l’entrée, sont éclairées par la lumière naturelle et ont subi des altérations liées à l’érosion (gélifraction, écaillage, action bactérienne, corrosion). Un moulage du panneau gravé a été réalisé en 1992 par l’Association pour le développement de la Préhistoire en Midi‑Pyrénées. Selon Burkitt, qui cite Hugo Obermaier, un crâne humain réutilisé comme récipient et d’autres restes squelettiques avaient été signalés, Obermaier les attribuant au Solutréen. La grotte est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 8 février 1993 ; elle est fermée au public et son entrée est protégée par une grille.