Site archéologique de La Maxe en Moselle

Patrimoine classé Sites archéologique

Site archéologique de La Maxe

  • 12 Rue de la Lignière
  • 57140 La Maxe
Propriété privée

Période

Néolithique, Age du bronze, Gallo-romain, Haut Moyen Age

Patrimoine classé

Site archéologique, lieudit La Grange d'Anvie (cad. 5 7, lieudit La Lignère ; 2 180/30, lieudit La Lignère, 181/30, lieudit Pré de la Lignère, 373/30, d'est en ouest jusqu'à la limite du prolongement vers le sud de la délimitation est de la parcelle 183, lieudit Pré de la Lignère) : inscription par arrêté du 19 mai 1998

Origine et histoire du site archéologique

Le site archéologique de La Maxe se situe immédiatement à l'est du village, près du lieu-dit « Grange d'Anvie », sur un micro-relief d'environ 6 hectares culminant à 165 m NGF et dominant d'environ 2,50 m les terrains voisins. Cette légère éminence, dans un secteur largement soumis aux crues de la Moselle, a favorisé la succession d'occupations humaines du Néolithique ancien au haut Moyen Âge. La prospection aérienne de 1991 a révélé de nombreuses anomalies liées à des bâtiments en pierre, des fossés et des fosses ; des sondages d'évaluation ont été réalisés en 1995 et une fouille préventive partielle (décapage de 5 000 m2) en 1995‑1996 a confirmé la chronologie et la densité des structures. La phase la plus ancienne, attribuée au Néolithique ancien et au Rubané récent (vers 5 000 av. J.-C.), est attestée par deux bâtiments à poteaux — l'un large de 8 m reconnu sur 30 m de longueur — et par des fosses. La protohistoire est présente sous la forme de témoins de l'Âge du Bronze ancien (1 800–1 500 av. J.-C.) et du Bronze final 11b (1 100–1 000 av. J.-C.), et la fouille a livré des structures d'habitat de La Tène finale (Ier siècle av. J.-C.). Les deux phases d'occupation les plus denses sont historiques : un important établissement rural gallo‑romain et un habitat du haut Moyen Âge qui se superpose aux vestiges antiques. L'établissement gallo‑romain a été partiellement reconnu lors de la fouille de 1995‑1996 : bâtiments annexes à poteaux, une cave isolée de 5 × 4 m construite à la fin du Ier siècle et abandonnée dans la seconde moitié du IVe siècle, ainsi que des vestiges résidentiels, de nombreux murs, des tranchées de récupération et un hypocauste indiquant un bâti sur au moins 8 000 m2 en incluant le bâtiment détecté par prospection aérienne. Un élément sculpté et de nombreux fragments de marbre blanc recueillis lors des sondages témoignent d'une décoration intérieure de qualité. L'occupation du haut Moyen Âge, datée de la fin de la période mérovingienne et du début de l'époque carolingienne (VIIIe–IXe siècles), a révélé trois concentrations de poteaux correspondant probablement à plusieurs états de bâtiments, neuf fonds de cabanes de petites installations annexes à vocation souvent artisanale, du matériel lié au travail du textile et de l'os, ainsi que deux silos attribuables plus précisément à la période carolingienne. Le sol médiéval conservé sur plus de 1 000 m2 est une caractéristique rare en milieu rural. Les sondages montrent que la densité des structures haut‑médiévales est maximale dans le secteur occupé par le bâti gallo‑romain, ce qui peut indiquer une réutilisation des vestiges antiques. Ce site diachronique de fond de vallée présente un fort potentiel pour l'étude du peuplement ancien dans la vallée de la Moselle, depuis le Néolithique et la protohistoire jusqu'aux périodes historiques ; la succession d'un établissement rural important, occupé au moins jusqu'au IVe siècle, et d'un habitat haut‑médiéval précoce est particulièrement intéressante, une continuité d'occupation n'étant pas exclue. Le site est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 19 mai 1998.

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