Origine et histoire du site archéologique
Le dolmen n°3 de Saint‑Martin‑du‑Larzac, situé sur la commune de Millau (Aveyron), est un édifice protohistorique à vocation sépulcrale. Sa chambre, de plan rectangulaire irrégulier longue d'environ 6 m et large de 0,80 à 1,25 m, est orientée est‑ouest et délimitée par cinq orthostates ; l’entrée était fermée par trois dalles. La table de couverture, encore en place, mesure environ 3,15 m sur 2 m pour 0,20 m d’épaisseur, et des blocs mégalithiques inclinés assurent le contrefort des côtés de la chambre. Le sol est dallé et repose sur une diaclase traversant la chambre sur toute sa longueur. L’édifice est englobé dans une plate‑forme de plan ovalaire, formant une abside du côté du chevet et une façade rectiligne au niveau de l’entrée ; cette plate‑forme est ceinturée par un mur de parement bas constitué de grandes dalles, la masse interne du tumulus étant faite de petits blocs et de cailloutis. Autour de cet ensemble, de grandes dalles disposées à plat ou des dallettes entassées sur plusieurs assises délimitent un tumulus de forme carrée d’environ 11 m de côté. Le mobilier et les restes humains recueillis dans la chambre et dans le tumulus sont attribués à une période comprise entre le Bronze final et le premier âge du Fer. Le monument présente une longue histoire de réemploi : un premier dolmen a été édifié au Bronze ancien, puis, au Bronze final, l’édifice primitif a été réaménagé et englobé dans la plate‑forme; la table a alors été recouverte de lauzes et un petit menhir dressé à son extrémité orientale. À partir du premier âge du Fer, une structure empierrée a été organisée au‑delà de la première plate‑forme. L’occupation se prolonge au Haut Moyen Âge par l’aménagement, dans la masse du tumulus, d’une petite nécropole d’une vingtaine de tombes en coffre majoritairement orientées ouest‑est, à l’image de la chambre du dolmen. Une de ces tombes se distingue par une architecture plus monumentale, avec de grandes dalles latérales et un sol soigneusement dallé, et a accueilli au moins quatre individus, adultes et enfants; trois tombes comportent des aménagements complémentaires tels qu’une stèle ou des structures circulaires couvertes de lauzes. Le dolmen n°3 a été inscrit au titre des monuments historiques en 1998.