Période
Age du fer, Gallo-romain, IIIe siècle
Patrimoine classé
Vestiges gallo-romains dits Sources de la Seine (cad. D 12) : classement par arrêté du 7 septembre 1945 ; Le site archéologique et paysager des sources de la Seine, figurant au cadastre de Source-Seine sur les parcelles numéros 17 à 23 et 37, section AE, et sur la partie de l’ancien chemin communal non cadastré, débutant au nord, entre les parcelles numéros 17 et 20 et se prolongeant jusqu'aux limites de la commune de Poncey-sur-l'Ignon, et à Poncey-sur-L’Ignon, sur la parcelle numéro 13, figurant au cadastre section D, et sur la partie de l’ancien chemin communal non cadastré, longeant au sud cette parcelle, tel que cerné de rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 21 janvier 2020
Origine et histoire
Le site archéologique et paysager des Sources de la Seine réunit la source du fleuve à Source-Seine et un important sanctuaire gallo-romain. La source principale se situe sur le plateau de Langres, à 446 m d'altitude, qui donne aussi naissance à la Marne, l'Aube et la Meuse. Administrativement, elle dépend de la commune de Source-Seine, près de Saint-Germain-Source-Seine et de la limite avec Poncey-sur-l'Ignon, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Dijon. Le site est aisément accessible depuis la route départementale 103, proche de la D 971 entre Dijon et Châtillon-sur-Seine. L'ensemble occupe un vallon paysager aménagé autour de la source, la Seine y coulant encore à l'état de ruisseau. La première source est protégée par un nymphée érigé en 1865 par les architectes Gabriel Davioud, Victor Baltard et Combaz, après l'achat du terrain par la ville de Paris. Ce nymphée abrite une statue représentant une nymphe fluviale, copie d'une œuvre de François Jouffroy; l'original, très dégradé, a été remplacé en 1934 par une copie réalisée par Paul Auban. La Seine s'écoule ensuite sous une esplanade aménagée pour admirer la grotte artificielle qui abrite la source, esplanade parfois considérée comme le premier pont sur le fleuve. Un petit pont de pierre, le pont Paul-Lamarche, a été construit dans les années 1970 par M. Cardinet, ingénieur de la Ville de Paris, et rebaptisé en 2002 en hommage à Paul Lamarche, gardien du parc pendant plus de cinquante ans. Le site est classé par décret en date du 22 août 2019.
À l'époque antique, le lieu dépendait du territoire des Lingons et, à partir de la fin de La Tène, a accueilli un sanctuaire où furent édifiés deux temples, une enceinte à colonnes et d'autres structures centrées sur la piscine et la source. Entre le Ier et la fin du IVe siècle, le sanctuaire gallo-romain était consacré à la déesse Sequana et constituait un lieu de pèlerinage; les fouilles ont mis au jour plusieurs centaines d'ex-voto. Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe, des objets gallo-romains ont été découverts dans les environs, notamment une galère en bronze signalée en 1763, un trident mentionné en 1787 et divers débris, médailles et fragments sculptés retrouvés en 1822 lors de la démolition d'une petite chapelle. Ces découvertes ont suscité l'intervention de la Commission des antiquités de la Côte-d'Or et une première campagne de fouilles dirigée par Chaussier-Morisot entre 1836 et 1843 a permis de mettre au jour les fondations du sanctuaire et une centaine d'ex-voto. L'intérêt pour le site a conduit la ville de Paris à acquérir le terrain qui entoure la source en 1864 et à y aménager une grotte artificielle en 1865 pour la protéger.
Les campagnes de fouilles du XXe siècle, conduites entre 1930 et 1939 par Henry Corot, puis de 1948 à 1953 par Roland Martin et Gabriel Grémaud, ont confirmé l'importance du sanctuaire : un fanum de tradition celtique, la canalisation de la source et deux bassins d'ablutions ont été découverts, ainsi que divers objets parmi lesquels deux statues en bronze identifiées comme représentant Sequana et un faune. Entre 1963 et 1967, Roland Martin et Simone Deyts ont extrait d'une zone marécageuse un ensemble de bois sculptés, au total 300 morceaux de chêne apparemment liés à la source et conservés grâce à leur immersion; ces objets sont exposés au musée archéologique de Dijon. Les vestiges gallo-romains ont été classés au titre des monuments historiques le 7 septembre 1945; l'ensemble du site archéologique et paysager a été inscrit par un arrêté le 8 août 2016, puis classé par arrêté le 21 janvier 2020. Au XXIe siècle, un relatif désintérêt de la ville de Paris pour le site a conduit la région Bourgogne à manifester son souhait d'acquérir la parcelle afin d'en assurer la mise en valeur.
