Origine et histoire
Le site castral de Milly-le-Meugon se situe sur la commune de Gennes, ancienne commune de Milly-le-Meugon, dans le département de Maine-et-Loire, le long de la voie reliant Gennes à Doué-la-Fontaine. L'ensemble est classé au titre des monuments historiques depuis le 15 décembre 2000. Le château actuel comprend des vestiges féodaux — donjon et remparts sur motte datés des XIIIe‑XIVe siècles — une porte Renaissance en appareil vermiculé, de grandes écuries des XVIe et XVIIe siècles, un logis de style italien et une grille d'honneur du XIXe siècle. Une salle de jeu de paume, construite vers 1560 et longtemps l'une des plus vastes de France, a été détruite en 1835. Selon les archives, quatre châteaux se sont succédé sur le site ; les deux premiers ont presque disparu et leurs fondations ont servi de base aux constructions suivantes. La motte et les ruines du donjon ont fait l'objet de fouilles il y a une vingtaine d'années. À l'origine composé de fortifications en bois, le château féodal sur motte fut entièrement reconstruit à la fin du XIVe‑début du XVe siècle par la famille de Maillé, propriétaire du fief depuis 1248. La motte comporte quelques aménagements troglodytiques, aujourd'hui effondrés et inaccessibles, vestiges de galeries probablement aménagées à la Renaissance. Les travaux de la Renaissance, engagés vers 1560 par Arthus de Maillé‑Brézé, furent poursuivis par son fils Charles et par Jacqueline de Thévalle. Jacqueline, alors veuve, obtint en 1615 l'élévation de la seigneurie de Brézé en marquisat. Nommé gouverneur d'Anjou, le maréchal de France Urbain de Maillé fit du château sa résidence principale et y mourut en 1650. Les écuries, conçues pour abriter une centaine de chevaux, furent achevées par Urbain de Maillé‑Brézé. Le corps de logis, qui accueillit les fêtes données par Claire‑Clémence de Maillé‑Brézé en l'honneur du Grand Condé, a été partiellement reconstruit vers 1835, ce qui contribue à l'aspect du château actuel. La forteresse est en ruines depuis le XVIIIe siècle, malgré des travaux de consolidation et des embellissements de cette époque, notamment l'ajout d'une échauguette. Plus de la moitié du troisième château, celui des Maillé‑Brézé, a totalement disparu, ayant peut‑être servi de carrière de pierres pendant la Révolution française ou lors de la construction du logis actuel. Les fréquents changements de propriétaires et les aléas de l'histoire ont profondément modifié l'aspect du site. Malgré des transformations architecturales intervenues jusqu'au XXe siècle, le château actuel, partiellement reconstruit sur l'édifice des Maillé, est toujours habité.