Origine et histoire du Site fortifié du Ménil-Barré
L'ancien site fortifié du Menil-Barré se situe à Saint-Germain-le-Guillaume (Mayenne, Pays de la Loire), à 3 500 mètres au sud du bourg, sur l'Ernée. Un seigneur du Ménil-Barré est cité dès 1249. Les vestiges principaux sont constitués de deux tours dont le style permet de les dater de la seconde moitié du XIVe siècle. Chaque niveau de tour comporte une seule pièce circulaire; les troisième et quatrième niveaux conservent des cheminées, des latrines et des baies à coussièges du XIVe siècle. Les deux tours et l'ensemble des vestiges subsistants ont été inscrits au titre des Monuments historiques par arrêté du 12 octobre 1997. Une partie de la seigneurie relevait de la châtellenie de Saint-Ouen et une autre de la châtellenie d'Ernée. Le château fut pillé par les Anglais de la garnison de Mayenne en 1433. Après la capitulation de Laval à Henri IV, le maréchal Jean VI d'Aumont ordonna d'abord de raser la place, puis revint sur sa décision et chargea Guillaume Le Clerc de Crannes d'y établir une garnison. En 1551, François de Fontenailles et Françoise de la Palu fondèrent une chapelle de deux messes sous le vocable de saint François; le temporel provenait du Grand-Bordage d'Andouillé. Les archives et sources cartographiques mentionnent la terre et le château à diverses époques, notamment dans des documents de 1388, 1410 et 1458, ainsi que sur les cartes de Jaillot, de Cassini et d'état-major. La seigneurie passa au fil des siècles entre plusieurs familles — d'Averton, d'Avaugour, de Fontenailles, du Matz, de Goyon — au gré d'alliances, de successions contestées, de saisies et de ventes. La succession de Françoise de Fontenailles donna lieu à une attribution au sieur Regnier de Voisy en 1697; la terre fut ensuite adjugée en 1755 à François-Joseph de Goyon. Des mises en vente nationales et des transactions pendant la période révolutionnaire et l'Empire entraînèrent d'autres changements de propriétaires, puis des acquisitions au XIXe et au début du XXe siècle aboutirent à des propriétaires connus, parmi lesquels Pierre-Joseph Courte de la Goupillère (1851) et le baron B. de Rouville (1910). Les études et inventaires consultés pour cette synthèse incluent notamment le Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne d'Angot et Gaugain et les références archivistiques citées par l'abbé Angot.