Site minier de Brandes à Huez

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Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Le siite minier (cad. A 771 à 781, 786, 801, 802, 804, 808, 809, 812, 813, 1233, 1238, 1239, 1247, 1250 à 1253, 1256, 1257, 1264 à 1266, 1271, 1274 à 1282, 1284, 1288 à 1291, 1325 à 1327, 1474, 1475, lieudit La Fayche ; A 937, 942, 944 à 946, 1472, 1473, lieudit Dernier Rif Briant ; A 766 à 770, 1270, 1273, 1386, C 94, lieudit Sur le Rocher Goullet ; A 613, 625, lieudit Pierre de Quai ; A 1230, lieudit Serre Bramand et sous le Rocher de Naud ; C 801, lieudit Sous la vie de Brandes ; A 1490, 1491, lieudit Pra de Blanc) : classement par arrêté du 2 décembre 1993 - Les parcelles C 3, C 4, C 5 et C 6 faisant partie du site minier et situées au lieudit le Rocher Saint-Nicolas : classement par arrêté du 6 août 1995 - Une partie du site minier formant la parcelle A 1272 et la parcelle C 2, telles que figurées en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 21 octobre 2014

Origine et histoire du Site minier de Brandes

Le site minier de Brandes, implanté à 1 800 mètres d'altitude sur la commune d'Huez, se situe près de la station de l'Alpe d'Huez, dans le bassin de l'Oisans, sur les pentes du massif des Grandes Rousses, dans le département de l'Isère. Il s'agit d'une importante exploitation delphinale de plomb argentifère (galène). La connaissance du lieu a commencé par la fouille et l'étude de l'habitat et de la nécropole, mais l'intérêt principal tient à la compréhension des techniques minières médiévales. L'exploitation souterraine est attestée dès le milieu du XIIe siècle et le gisement a été travaillé du XIIe au XIVe siècle avant d'être abandonné après l'inondation des galeries en 1330. Les recherches archéologiques, menées sans interruption depuis 1977 par une équipe du CNRS, ont mis au jour toutes les étapes de l'exploitation : extraction, concassage, broyage et lavage du minerai. Brandes témoigne de plusieurs innovations majeures, comme la « tranche remblayée », permettant de progresser vers le haut en stockant les stériles sur des planchers, et les chemins de schlitages, qui améliorent l'évacuation des matériaux. Sur le carreau, les travaux se sont concentrés sur les installations hydrauliques, utilisées pour le lavage du minerai et pour actionner des meules, montrant une grande maîtrise de ces dispositifs. Le site correspond à un village minier médiéval comprenant un château, une église paroissiale avec son cimetière, environ quatre-vingts habitations, des chantiers miniers de surface et souterrains et plusieurs quartiers industriels. Ce coron médiéval, conservé dans sa globalité, constitue un cas unique en Europe. Durant l'Antiquité, un fortin avait été édifié pour protéger l'accès par la voie romaine. La mine était exploitée pour le compte des dauphins de Viennois et a notamment permis le financement de la collégiale Saint-André de Grenoble en 1228 par André Dauphin de Bourgogne. Le site est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 6 août 1995. L'accès au public est libre ; des panneaux explicatifs sont installés et le service culturel de la commune d'Huez organise des visites guidées des ruines, dont celles d'un ancien château médiéval. À la fin du XIXe siècle, un petit oratoire a été construit sur les vestiges de l'église.