Origine et histoire
Les dolmens de Béhélec, appelés aussi dolmens des Hardys-Béhélec, forment un ensemble d'au moins six monuments répartis sur les communes de Saint-Marcel et Bohal, dans le Morbihan. Au XIXe et au début du XXe siècle, ces monuments furent parfois qualifiés à tort de « cromlechs ». Louis Marsille signale dès 1909 « plusieurs dolmens et quelques tombelles » dans les landes de Béhélec et, en 1914, décrit huit dolmens dont plusieurs à moitié détruits. Les six dolmens situés sur la commune de Saint-Marcel ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1966.
Les monuments s'alignent selon un axe sensiblement nord-est/sud-ouest, dans le parc clôturé d'un château et en zone boisée. Ils n'ont pas fait l'objet d'études récentes depuis le début du XXe siècle et semblent peu modifiés par rapport à la description ancienne. Le dolmen n°1, près de la porte du château, possède une chambre circulaire de 2,70 m de diamètre délimitée par dix à onze orthostates de 0,80 à 0,90 m de hauteur, certains jointifs, d'autres espacés d'environ 0,20 m. Une antichambre ou couloir de 4 m de long sur 0,90 m de large, désaxé vers le nord par rapport au centre de la chambre et orienté approximativement est/ouest, forme avec celle-ci une silhouette en « q ». Ce couloir est bordé de douze petits piliers (six de chaque côté) hauts de 0,50 à 0,90 m; les sols de la chambre et du couloir sont couverts d'un dallage composé de petites dalles identiques aux supports. L'ensemble des pierres est constitué de quartz, quartzite et grès d'origine locale, et la faible hauteur des supports visibles laisse supposer qu'ils étaient autrefois surmontés de murs en pierres sèches montés en encorbellement aujourd'hui disparus. Les fouilles menées dans ce dolmen n'ont livré aucun mobilier archéologique.
À l'ouest du château, le dolmen n°2 est très ruiné; il ne subsiste que de petits blocs disposés en arc de cercle qui correspondent peut-être à l'ancienne chambre, et des pierres rapprochées servent d'indice d'un autre monument voisin. Le dolmen n°4, plus à l'ouest, présente deux supports et une table qui suggèrent une forme rectangulaire, mais son état empêche de reconstituer précisément son plan primitif. Plus à l'ouest encore, les dolmens n°5 et 6, de grandes dimensions et presque « jumelés », comportent chacun deux tables et suffisamment de supports pour envisager leur reconstitution; tous deux ouvrent à l'est. Le plus méridional de ces deux monuments, de forme en « q », a une chambre circulaire de 1,60 à 1,70 m de diamètre; une table de couverture de 2,10 m repose en partie sur ses supports, une autre de 1,75 m est couchée sur le sol de la chambre, et une troisième dalle repose partiellement sur le côté sud du couloir. Le dolmen adjacent, de plan plus rectangulaire, offre une chambre de 3 m de long sur 2 m de large; il conserve en place une table de couverture de 2,80 m sur 1,35 m, la seconde étant déposée en contrebas.
Hors du parc, sur la commune de Bohal et à environ 25 m et 55 m des précédents, les dolmens n°7 et 8 sont plus dégradés: le n°7 ne comporte plus que trois supports, tandis que le n°8 conserve encore deux tables; sa chambre aurait pu mesurer 4 m sur 2,50 m et est précédée d'un court couloir ouvrant à l'est.