Origine et histoire des Soieries Bonnet
Les anciens établissements C.J. Bonnet, usine-pensionnat textile fondée par Claude-Joseph Bonnet au XIXe siècle à Jujurieux, rassemblaient l'ensemble des opérations de la soierie, du cocon à l'étoffe. La partie industrielle comprenait étouffoirs, filature, moulinage, opérations préparatoires, ourdissage et tissage, le tissage mécanique apparaissant en 1883. L'usine disposait d'une force motrice par machines à vapeur et d'une salle des générateurs à partir de 1880. La première phase de construction se caractérisait par de hauts bâtiments rectangulaires, auxquels furent ajoutés à la fin du siècle des ateliers de tissage mécanique et un bâtiment pour les étoffes unies. Un incendie en 1888 détruisit la première fabrique et la chapelle, cette dernière ayant été reconstruite par Sainte‑Marie Perrin. Le site fonctionnait aussi comme pensionnat : selon une source de 1870, le personnel était essentiellement féminin et encadré par les sœurs de Saint‑Joseph, la vie collective comportant un fort encadrement religieux ; des conflits sociaux sont toutefois signalés en 1896 et en 1923. En pleine activité, l'entreprise employait plusieurs centaines de personnes (1 200 à Jujurieux, 1 400 à Lyon) et a fourni de grandes maisons de couture jusqu'à la cessation d'activité en 2001. Repris par les collectivités, le site abrite aujourd'hui le musée des Soieries Bonnet. L'organisation fonctionnelle des établissements a inspiré d'autres filatures, notamment celle de Tomioka et les Établissements C. Roux et fils. Sont inscrits au titre des monuments historiques le bâtiment dit tissage 1, la forge, un four, la lingerie, l'infirmerie (à l'exception des aménagements modernes) et la chapelle, par arrêté du 31 janvier 2003.