Origine et histoire
Le couvent de bénédictines fondé au Puits d'Orbe en 1129 (commune de Verdonnet) fut transféré à Châtillon en 1619 à l'initiative de saint François de Sales pour rétablir la discipline dans la communauté. La réforme fut adoptée en 1641 et, après l'arrivée de religieuses du Val-de-Grâce en 1643 et le passage de Louis XIV en 1650, de nouveaux bâtiments furent édifiés au cours du troisième quart du XVIIe siècle, apparemment grâce à la générosité de la reine mère Anne d'Autriche. D'après Bouchu, les travaux étaient encore en cours en 1666 et ils furent probablement interrompus à la suite du décès de la reine ; les corps de bâtiment sud-ouest et sud-est destinés à fermer la cour carrée ne furent ainsi jamais construits. Le couvent fut vendu comme bien national le 12 messidor de l'an V à Étienne Ligerot. Le 13 mars 1820, la municipalité et le département achetèrent l'ensemble pour y établir l'hôtel de ville et la sous-préfecture de l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine. Le percement de fenêtres à l'identique dans les façades ouest et sud du corps de bâtiment nord date probablement de cette époque ou, au plus tard, de 1826, à la suite des travaux liés à la création du quartier Marmont. En 1826, la démolition de la clôture et des dépendances de l'ancien couvent permit d'élargir l'étroite rue des Bénédictines en une voie aboutissant à la place Marmont, l'actuelle rue du Président-Carnot. La municipalité fit alors modifier la façade de l'hôtel de ville donnant sur la nouvelle rue en y ajoutant une galerie qui conduisait à une porte d'entrée encadrée de colonnes. Une salle de spectacle fut aménagée dans le corps de bâtiment nord-ouest en 1832-1833 sur des plans de l'architecte voyer S. Tridon, modifiés par l'architecte Roze ; les travaux s'achevèrent en août 1833. Les peintures décoratives de cette salle, réalisées par Roze, ont disparu et, après divers réaménagements et la transformation en salle de conférences, la scène a été détruite il y a quelques années. Après la disparition de l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine en 1926, l'édifice perdit sa fonction de siège de sous-préfecture mais conserva celle d'hôtel de ville. L'édifice est partiellement inscrit aux Monuments historiques par arrêté du 9 août 1929. Situé en centre-ville, l'hôtel de ville et ancien couvent se trouve place de la Résistance. L'édifice présente un plan en L, conséquence de la non-construction des deux ailes qui devaient former un bâtiment carré autour d'une cour intérieure. Les façades et les toitures ainsi que les boiseries d'une petite pièce à l'extrémité nord-ouest du premier étage sont protégées au titre des Monuments historiques. Dans les jardins de l'hôtel de ville se trouvent le menhir de Châtillon-sur-Seine, originaire du bois de Vaupinard à Montmoyen et classé aux Monuments historiques en 1923, ainsi qu'un kiosque à musique. La succession des abbesses de Notre-Dame du Puits d'Orbe, attestée de 1129 à 1790, commence par Agnès Ier (1129-1136), puis Alète (1136-1165), Eglantine (1165-1223), Elisabeth (1223-12??), Marguerite Ier (12??-1328), Agnès II (1328-1337), Isabelle Ier de Grignon (1337-1349), Alix de La Grange (1349-1363), Isabelle II de Grignon (1363-1397), Jacquette de Rochefort (1397-1444), Marguerite II de Juilly (1444-1476), Guillemette de Servande (1476-1483), Anne Ier de Mailly-Nesle (1483-1504), Jeanne Ier de Savigny (1504-1553), Françoise de Jaucourt (1553-1583), Philiberte de Coligny-Châtillon (1583-1584), Claude de Mandelot (1584-1601), Rose Le Bourgeois de Crépy (1601-1657) qui organisa le transfert à Châtillon en 1619, Jeanne II Marguerite de Chauvigny de Saint-Agoulin (1657-1663), Louise Legay de Sainte-Anne (1663-1684), Nicole Philippe (1684-1695), Marie Ier Anne-Angélique d'Estrades de Campagnac (1695-1710), Gabrielle I de Boudernaut de L'Abadie (1710-1715), Marguerite II de Riel (1715-1725), Anne II Jeanne de Migieux de Sainte-Geneviève (1725-1757), Gabrielle II de Langheac de Coligny (1757-1773), Marie II Anne-Françoise de Tilly de Blaru (1773-1780) et Marie III de Mesmes d'Arvaux (1780-1790).