Période
2e quart XXe siècle
Patrimoine classé
Les éléments suivants de la station radar en totalité : les sols, les vestiges archéologiques visibles ou enfouis, les bunkers, à l'exclusion des radars et des bâtiments conçus pour l'accueil des touristes situés sur le site du musée du Radar sur la parcelle ZL 21 et des constructions réalisées pour l'activité équestre situées sur la parcelle ZL 20 (cad. ZK 25, 26, lieu-dit les Têtes Noires, 28 à 30, 84, lieu-dit les Bruyères ; ZL 19, 20, 22, lieu-dit le Tronquet, 21, route de Basly ; ZO 3 à 8, lieu-dit le Tronquet, 15, lieu-dit le Clos Jacquet, 28, 31 à 34, lieu-dit le Buissonnet) : inscription par arrêté du 10 juin 2014
Origine et histoire
La station radar de Douvres-la-Délivrande, implantée sur la commune de Douvres-la-Délivrande (Calvados, Normandie) le long de la route de Bény (D83) à l'ouest de la commune, fait partie des ouvrages du mur de l'Atlantique. Érigée par l'Organisation Todt à partir de 1942, elle constituait un maillon important du dispositif de surveillance côtière et a joué un rôle lors du débarquement du 6 juin 1944. Le complexe, réparti sur 35 hectares, comprenait une trentaine de bunkers et cinq installations radar organisées en deux secteurs distincts, l'un destiné à la détection à longue distance, l'autre à la détection à plus courte portée. La station pouvait détecter les avions au départ des côtes anglaises et permettait de donner l'ordre de tir ; sa défense était assurée par environ 150 hommes et renforcée par des champs de mines, des barbelés et de l'artillerie. Pendant le débarquement, les forces alliées ont brouillé le dispositif pour le rendre inopérant, puis ont pris la position le 17 juin après plusieurs assauts. Après la guerre, le déminage a été réalisé par des prisonniers de guerre allemands, mais des problèmes de sécurité ont perduré jusqu'en 1950 et le site a été remis en culture. La sauvegarde du lieu a commencé avec l'achat par la mairie d'une zone de 3 hectares, encouragé par une association d'anciens combattants soucieuse de préserver ce témoignage. En vue de l'installation du Musée du Radar en mai 1994, un radar Würzburg authentique, venu des Pays-Bas, a été restauré et un espace de 3 hectares réhabilité. La gestion du musée a successivement été assurée par le Mémorial de Caen, la mairie de Douvres-la-Délivrande, de nouveau le Mémorial, puis, depuis le 1er janvier 2020, par l'association des Amis du Musée Radar avec le soutien de la municipalité. En mars 2016, l'antenne du site a été arrachée par une tempête ; elle a depuis été redressée et le musée poursuit ses activités, ouvert des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint. Certains éléments du site — sols, vestiges archéologiques et bunkers — sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 10 juin 2014. Un radar Würzburg est conservé sur le site et demeure l'un des témoignages matériels de l'ensemble radar.