Statue de Jeanne d'Arc à Paris

Crédit photo : Dennis G. Jarvis Autres noms pseudonyme : archer10 - Sous licence Creative Commons

Propriété de l'Etat

Frise chronologique

XIXe siècle

Époque contemporaine

1900

2000

1870

Commande de la statue

1870-1871

Commande publique

1874

Inauguration de la statue

1889

Nouvelle version à Nancy

1899

Modification du cheval

31 mars 1992

Classement historique

Aujourd'hui

Patrimoine classé

Statue équestre proprement dite, éxécutée par Emmanuel Frémiet ; piédestal dessiné par l'architecte Abadie ; grille de clôture conçue par Davioud (cad. non cadastré, domaine public) : classement par arrêté du 31 mars 1992

Personnages clés


Emmanuel Frémiet	Sculpteur de la statue de Jeanne d'Arc.
Paul Abadie	Architecte ayant conçu le piédestal de la statue.
Gabriel Davioud	Concepteur de la grille entourant la statue.
Aimée Girod	Modèle lorrain utilisé par Frémiet pour représenter Jeanne d'Arc.

Origine et histoire de la Statue de Jeanne d'Arc

Commandée par le gouvernement à la suite de la défaite de 1870, la statue de Jeanne d'Arc d'Emmanuel Frémiet vise à redonner confiance à une nation humiliée et incarne la symbolique de la reconquête. Inaugurée et installée en 1874, elle occupe le centre de la place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de Paris, à proximité du lieu où Jeanne aurait été blessée en tentant d'entrer dans la ville. Il s'agit d'une statue équestre en bronze doré représentant Jeanne tête nue, en armure, brandissant un étendard de la main droite et chevauchant un puissant cheval caparaçonné. Le piédestal a été conçu par l'architecte Paul Abadie, la grille par Gabriel Davioud et la fonte réalisée par la fonderie Thiébaut Frères. Frémiet utilisa comme modèle une paysanne lorraine originaire de Domrémy, Aimée Girod. À l'origine, la disproportion entre la frêle cavalière et le cheval de trait suscita des critiques, mais certains commentateurs d'art défendirent ensuite l'effet de contraste et la qualité de l'œuvre. Frémiet exécuta une nouvelle version pour Nancy en 1889, réduisant la taille du cheval, puis remplaça en 1899 le cheval de Paris par le modèle de Nancy, modification qui provoqua une polémique. Parmi les quelque 150 statues érigées à Paris entre 1870 et 1914, la Jeanne d'Arc de la place des Pyramides reste la seule commande publique de l'État de cette période. Le monument est classé au titre des monuments historiques depuis le 31 mars 1992. La version de Frémiet a donné lieu à de nombreuses reproductions, visibles notamment à Lille, Compiègne, Saint-Étienne, La Nouvelle-Orléans, Philadelphie, Portland et Melbourne. La statue sert régulièrement de lieu de rassemblement politique, notamment lors des manifestations du 1er mai organisées par le Front national, devenu Rassemblement national. Elle apparaît également dans la fiction et la scène : elle est un objectif dans le film Nocturama de Bertrand Bonello, où les dégâts montrés à l'écran sont des effets numériques, et elle a été intégrée comme décor dans une mise en scène de La traviata à l'Opéra Garnier en 2019.

Devenir actuel

Le 1er mai, la manifestation annuelle du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc prend la statue de la place des Pyramides comme lieu de rendez-vous.

Cette tradition est un héritage des ligues d'extrême droite du début du xxe siècle : l'une d'elles, la Ligue de la Rose-Blanche d'Achille Joinard, déposa ainsi en 1907 et 1908 des gerbes de roses blanches et de lys devant la statue.