Origine et histoire
La statue équestre de Napoléon Ier, en bronze, se dresse au centre de la place Napoléon à La Roche-sur-Yon, dans le département de la Vendée. Conçue par le comte Émilien de Nieuwerkerke et réalisée en collaboration avec l’architecte Pierre Manguin, elle a été fondue selon la méthode de la cire perdue et inaugurée en 1854 pour commémorer le cinquantenaire de la fondation de la ville. La commande répondait au souhait du maire Léon Audé formulé en février 1851 ; l’autorisation présidentielle fut donnée par décret le 13 septembre 1852 et la première pierre fut posée le 15 août 1853. Le financement provenait d’une souscription à laquelle contribuèrent cent cinquante-deux communes de la Vendée et l’administration des Beaux-Arts, la somme recueillie s’élevant à 57 721 francs-or. L’inauguration, le 20 août 1854, coïncida avec les célébrations du jubilé de la cité et réunit une foule estimée à vingt mille personnes. La statue elle-même mesure environ 4,66 m de hauteur, 5,40 m de longueur et 1,70 m de largeur ; elle repose sur un piédestal de granit de 4,86 m de haut pour 7,90 m de long et 5,80 m de large, l’ensemble atteignant approximativement neuf mètres. Contrairement à d’autres effigies, Napoléon y est représenté désignant de la main droite l’emplacement où fut décidée la fondation de la ville, geste qui symbolise son rôle d’instaurateur ; le groupe est par ailleurs très proche d’un modèle inauguré à Lyon, à l’exception de cette posture de la main. La création s’inscrit dans le contexte de la fondation impériale de La Roche-sur-Yon : par décret de mai 1804 Napoléon Ier ordonna la création de la cité pour structurer et pacifier la région vendéenne, la ville fut conçue selon un plan orthonormé centré sur la place qui porte aujourd’hui son nom, et la seule visite de l’Empereur, le 8 août 1808, fut marquée par sa déception face à la lenteur des travaux. Parmi les six statues équestres napoléoniennes recensées en France, celle de La Roche-sur-Yon est la seule à être demeurée in situ depuis son érection. La commune a obtenu son classement au titre des monuments historiques par arrêté du 14 octobre 2019, officialisé au cours de juillet de la même année. L’ensemble a fait l’objet d’une campagne de restauration en 2020 ; il a également subi un acte de vandalisme consistant en une application de peinture rouge, nécessitant une intervention spécialisée et conduisant la municipalité à déposer plainte.