Stèle de Croas ar Peulven à Plouigneau dans le Finistère

Patrimoine classé Borne milliaire Stèle

Stèle de Croas ar Peulven à Plouigneau

  • 1976 Route d'Encremer
  • 29610 Plouigneau
Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Borne milliaire de Quillidien dite Croaz-ar-Peulven (cad. B 3) : inscription par arrêté du 23 janvier 1956

Origine et histoire de la Stèle de Croas ar Peulven

La stèle de Croas ar Peulven, dite aussi borne milliaire de Quillidien, est une stèle de l'âge du fer qui a peut‑être été remployée comme borne milliaire à l'époque romaine et qui se trouve sur la commune de Plouigneau (Finistère). Elle a été découverte à proximité du hameau de Croas ar Peulven (anciennement Kras ar Peulven), à plus de cinq cents mètres au sud du lieu‑dit Quillidien et à environ deux cents mètres au nord‑ouest de Keranfors. La proximité de ces parcelles, ainsi que la construction d'une voie rapide et des opérations de remembrement, ont contribué aux variations d'appellation et de localisation de la pierre. Longtemps couchée dans un fossé et partiellement engagée dans un talus au bord est du chemin menant alors à Quillidien, elle a été redressée en 1981 et scellée dans un grand socle rectangulaire au niveau du sol. Signalée dans les années 1950 par Pierre Merlat et Louis Pape, elle a été inscrite au titre des monuments historiques comme « borne milliaire » le 23 janvier 1956. Louis Pape a émis l'hypothèse qu'elle a été déplacée au cours des âges. Cylindrique et grossièrement tronconique, la pierre mesure 2,91 m de hauteur, présente un diamètre d'au moins 0,5 m, pèse environ 2 900 kg et paraît taillée dans un granite du Ponthou. Une incision rectangulaire est visible sur son flanc nord‑ouest. Elle est anépigraphe, sans inscription lisible, malgré des mentions erronées dans certains recueils épigraphiques. Sur la base de sa forme et de son façonnage, Michelle Le Brozec et Marie‑Yvanne Daire estiment qu'elle a été dressée au second âge du fer, d'où son appellation ancienne de « stèle gauloise ». Ces stèles, distinctes des mégalithes néolithiques, résultent d'un travail de sculpture comprenant débitage, taille et parfois polissage, la partie destinée à être enterrée restant généralement brute. Sa proximité avec plusieurs voies antiques a conduit à la supposition qu'elle ait pu être réutilisée comme borne milliaire à l'époque romaine. Pierre Merlat proposa qu'elle se situe sur la voie reliant Morlaix à Yffiniac puis à Corseul, voie attestée par de nombreux vestiges et suivant en partie l'ancienne route nationale aujourd'hui RD 712, qui passe à 400 m au sud de la pierre. La Carte archéologique de la Gaule envisage également, sans certitude, une association possible avec une voie secondaire reliant Carhaix à la région de Plestin‑les‑Grèves, dont le tracé se confond par endroits avec la RD 37. Des fragments de tegulae ont par ailleurs été observés aux lieux‑dits Prat Allan et Langonaval, indices locaux d'activités liées aux voies antiques. Certains auteurs notent enfin que la pierre aurait pu être christianisée et servir de socle de croix après son renversement, l'incision rectangulaire pouvant en être la trace, hypothèse toutefois non retenue par la Carte archéologique de la Gaule.

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