Origine et histoire
Les stèles géodésiques de Sausheim et d'Oberhergheim sont deux mires topographiques du Haut-Rhin, situées entre Mulhouse et Colmar, respectivement au sud et au nord. Elles ont été élevées en août 1804 par l'équipe de l'astronome Maurice Henry (1763-1825) dans le cadre de l'établissement d'une carte de la Suisse sous domination française sous le règne de Napoléon Iᵉʳ. L'opération visait à mesurer la distance séparant les deux mires, une base de 19,045 km dite base d'Ensisheim (Ensisheim se trouvant à peu près au milieu), qui a ensuite servi à la triangulation. À l'époque, il s'agissait de la plus longue base ainsi mesurée à la surface de la Terre. La stèle de Sausheim devait initialement être placée sur la colline de Rixheim en raison des effets de la réfraction atmosphérique, et une troisième stèle était prévue à Jungholtz‑Thierenbach. Selon Charles Grad (Le Tour du monde, 1886), la stèle méridionale portait un écusson à l'effigie de Bonaparte, brisé par les Autrichiens lors de l'invasion de 1813. Les deux monuments ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 5 décembre 1979; la stèle de Sausheim a été restaurée en 1985. Elles prennent la forme d'obélisques ou de pyramides composées de six blocs de grès rose des Vosges superposés. Leur hauteur est de cinq mètres, l'ensemble étant porté à sept mètres à Sausheim par deux blocs supplémentaires. Chacune est entourée d'un cercle de douze bornes plus petites. La mire d'Oberhergheim porte l'inscription : « Terme septentrional d'une base de 19 045 1 ⁄ 4 mètres mesurée sous le règn[e] de Napoléon I empereur des Français pour servir à la carte de l'Helvétie et à la détermination de la grandeur et de la figure de la terre en aoust MDCCCIV . » Ces monuments reprennent la forme des pyramides et des obélisques, reflet de l'égyptomanie en France après la campagne d'Égypte (1798‑1801). Les coordonnées géographiques, en système ETRS89, sont 47°57′42,246″N, 7°24′04,441″E pour Oberhergheim et 47°47′26,5246″N, 7°23′14,9417″E pour Sausheim.