Origine et histoire
Le menhir d’Altorf est un monument historique dressé au lieu-dit Gaensweidt, à la limite des communes d’Altorf et de Dorlisheim, dans le Bas-Rhin. Il est traditionnellement appelé Langestein, « la longue pierre », et porte d’autres surnoms liés à la tradition locale, notamment Hexenbuckel, en raison de récits de sabbats et d’apparitions d’une dame blanche, et Hardtbibber à Molsheim, où une anecdote locale raconte qu’un ivrogne aurait été retrouvé et enterré au pied de la pierre. La période de son érection n’est pas établie avec certitude ; les fouilles ont néanmoins montré qu’un tertre a été élevé autour du menhir après son implantation et qu’il a servi de sépulture à l’âge du fer, à la fin de la période de Hallstatt. Le menhir a ensuite été réemployé comme borne marquant la limite entre les bans d’Altorf et de Dorlisheim. Vers la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, le tertre a été arasé pour aplanir le pré voisin, entraînant la destruction de la majeure partie de la sépulture. Des fouilles archéologiques dirigées par F. A. Schaeffer ont eu lieu en 1928, et le menhir est classé au titre des monuments historiques depuis 1930. Taillé dans un grès jaune-rouge à grains grossiers, probablement en provenance de la région de Wolxheim ou de Soultz-les-Bains, il mesure 2,24 m au total, alors qu’à l’origine il dépassait de 1,25 m le niveau du sol. Sa section est plus ou moins rectangulaire : à la base elle mesure 0,80 m par 0,37 m et au sommet 0,34 m par 0,27 m. Probablement brut à l’origine, le menhir a été gravé sur trois faces à une date postérieure : la face tournée vers Altorf porte une gravure en forme de crampon évoquant le blason de la commune et un visage en bas-relief, tandis que deux autres faces portent le millésime 1781. En sous-sol, la pierre est calée par une série de galets ; sa base, irrégulière, présente une brisure dans l’angle nord comblée par deux pierres. Des photographies documentent les vues de droite, arrière et gauche du monument.