Synagogue de Belfort en Territoire de Belfort

Patrimoine classé Patrimoine Juif Synagogue

Synagogue de Belfort

  • Rue de l'As de Carreau
  • 90000 Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Synagogue de Belfort
Crédit photo : Thomas Bresson - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Synagogue (cad. AL 43) : inscription par arrêté du 18 octobre 1983

Origine et histoire de la Synagogue

La synagogue de Belfort, située dans le Territoire de Belfort, est un lieu de culte juif de style néo-byzantin construit sous le Second Empire au centre de la ville. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 18 octobre 1983.

Une présence juive est signalée à Belfort dès le XIIIe siècle, dans la rue du Rosemont, où résidait un changeur, proche des Halles de la ville. Cette communauté disparaît à la suite d’un pogrom vers 1334 perpétré par une bande de brigands ; on a supposé un lien avec les comptoirs bancaires d’Elyet de Vesoul. Une communauté s’installe par ailleurs vers 1715 à Foussemagne, où, au XIXe siècle, les Juifs constituaient jusqu’à 70 % de la population locale—« la seule ville de France où il existe une synagogue et pas d’église », selon le témoignage cité. À Belfort, les Juifs ne sont autorisés à s’installer qu’après 1791, alors que la ville est devenue française à la suite du traité de Westphalie de 1648.

Au XVIIIe siècle, des familles originaires du Sundgau s’installent dans la vieille ville ; elles parlent un dialecte yiddish et exercent des activités de colportage, d’artisanat, de commerce de bestiaux et de tannage. Un lieu de prière est attesté en 1793, faubourg de France, chez un particulier. Une première synagogue existe depuis 1830 à quelques centaines de mètres de l’édifice actuel ; elle sera démolie pour cause d’utilité publique parce qu’enclavée dans un terrain militaire. La synagogue actuelle est inaugurée en 1857, après l’acquisition d’un terrain le 8 août 1852 par cinquante chefs de famille.

Après 1871, les « optants » pour la France quittent l’Alsace allemande et apportent les traditions liturgiques alsaciennes, les mappot et les coutumes culinaires ; certains industriels transfèrent leurs affaires en ville, comme les usines textiles dirigées par Jacques Dreyfus, dont des membres reposent au cimetière de Belfort. Dans les années 1920, un flux migratoire polonais crée un lieu de prière rue sur l’Eau dans la vieille ville. Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 250 Juifs de Belfort sont déportés. Après la guerre, la communauté accueille des rescapés originaires de Pologne, d’Allemagne et de Galicie, puis, dans les années 1960, des Juifs d’Afrique du Nord, suivis de personnes venues d’Iran en 1978 et du Kazakhstan en 1996. Plusieurs élus et responsables municipaux sont issus de la communauté juive de Belfort, parmi lesquels Léon Schwob, Édouard Lévy-Grünwald, Pierre Dreyfus-Schmidt, Pierre Bonnef et le sénateur Michel Dreyfus-Schmidt.

Sur le plan architectural, la synagogue a conservé son caractère romano-byzantin d’origine : deux coupoles à inspiration orientalisante, un plafond porté par des arcs gothiques, une Arche sainte sculptée en stuc ornée d’arabesques et de motifs floraux, ainsi que des chapiteaux de colonnes aux motifs médiévaux d’influence alémanique. Les luminaires d’origine en bronze sont surmontés de l’emblème de Hiram et de griffons dorés, et les vitraux proviennent de l’atelier des maîtres verriers Beyer de Besançon. L’horloge Ungerer, vraisemblablement datée des années 1860, avait été abandonnée lors de l’électrification des horloges dans les années 1930 ; récemment restaurée, elle fait désormais partie du patrimoine juif de la ville.

La synagogue reste un lieu de culte actif et accueille également un large public pour des manifestations culturelles ponctuelles. En raison d’une forte alyah, du départ des jeunes pour les études et du vieillissement de la population, les offices religieux des anciennes communautés de Montbéliard, Héricourt et Giromagny ont été regroupés à Belfort. Le cimetière juif, datant de 1811, se visite ; on y trouve des tombes remarquables sur le plan iconographique ainsi que les sépultures de personnalités civiles, militaires et politiques, dont Léon Schwob, Édouard Lévy-Grünewald et Pierre Dreyfus-Schmidt. Des cérémonies commémoratives ont notamment été organisées après les attentats de janvier 2015. Le monument aux morts du cimetière et la rénovation de la synagogue de Foussemagne, soutenue par les communautés de Foussemagne et Belfort, ont conduit à l’installation d’un musée consacré au patrimoine juif local.

Liens externes