Synagogue de Dijon en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine Juif Synagogue

Synagogue de Dijon

  • 5 Rue de la Synagogue
  • 21000 Dijon
Synagogue de Dijon
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Crédit photo : Christophe.Finot - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1700
1800
1900
2000
XIIe siècle
Présence juive attestée
1384
Charte du duc Philippe le Hardi
1791
Liberté des cultes
1873-1879
Construction de la synagogue
1941-1944
Période de déportations
2000-2001
Restauration de la coupole
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Synagogue (cad. BR 184) : inscription par arrêté du 15 mars 1989

Personnages clés

Alfred Sirodot Ingénieur-architecte de la synagogue de Dijon.
Michel Aron, dit Gerson Premier rabbin de la synagogue de Dijon de 1869 à 1900.
Elie Cyper Rabin nommé en 1939, résistant et mort en déportation en 1944.
Paulette Lévy Seule survivante des déportations de 1944.

Origine et histoire de la Synagogue

La synagogue de Dijon, située en Côte-d'Or, est inscrite en totalité à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté préfectoral du 15 mars 1989. Construite entre 1873 et 1879, elle a été inaugurée le 11 septembre 1879 ; Alfred Sirodot en fut l'ingénieur-architecte et Michel Aron, dit Gerson, y exerça comme premier rabbin de 1869 à 1900. Le projet, antérieur à la guerre de 1870, avait été retardé par la chute du Second Empire et la nouvelle construction s'inspire de la synagogue de la rue de la Victoire à Paris. L'ornementation, les sculptures et les tourelles sont l'œuvre de Jules Schanovki, les peintures de Léon Leniept et les vitraux, au nombre de douze, ont été exécutés par les ateliers d'Eugène Oudinot dans un style proche de celui de la Grande synagogue de Paris. La coupole, élément majeur du décor, a fait l'objet d'une restauration en 2000-2001.

De style néo-byzantin, l'édifice présente une nef centrale flanquée de deux bas-côtés, interrompus par un transept cantonné de deux petites tourelles ; le chœur est coiffé d'une coupole octogonale. Un bâtiment accolé en pierre, sur deux niveaux, porte l'inscription "Fondation Ed Kahn" ciselée dans la pierre. Les vitraux, les sculptures et les peintures participent à un décor intérieur riche et cohérent.

L'histoire de la présence juive à Dijon remonte au XIIe siècle, quand des familles israélites occupaient des quartiers tels que la rue de la Petite-Juiverie et la rue Buffon, où existaient une synagogue, une école et un cimetière. Aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles les juifs de Bourgogne connurent expulsions et rétablissements répétés ; une charte du duc Philippe le Hardi fixa en 1384 des conditions d'établissement pour cinquante-deux familles en Bourgogne, mais en 1387 seules quinze familles s'y trouvaient, la plupart à Dijon. Une ordonnance de 1427 atteste de l'importance de la communauté au XVe siècle, puis, après l'annexion de la Bourgogne au royaume de France, les juifs furent expulsés et il n'est presque plus question d'eux à Dijon jusqu'au XVIIIe siècle. La proclamation de la liberté des cultes en 1791 permit aux israélites de vivre comme les autres Français et d'être enregistrés à l'état civil.

Au XIXe siècle la communauté, largement d'origine alsacienne, compte une cinquantaine de personnes en 1803 puis environ cent familles en 1869 ; les lieux de culte se succèdent rue des Champs, dans la maison Goisset, puis dans des appartements prêtés au palais des ducs de Bourgogne, et enfin, depuis 1841, dans des salles de l'hôtel de ville jusqu'à la construction du nouvel édifice. La municipalité mit gratuitement à disposition le terrain destiné à la nouvelle synagogue.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'occupation allemande et les politiques antisémites entraînèrent arrestations et déportations ; le rabbin Elie Cyper, nommé en janvier 1939, fut mobilisé, résistant et mourut en déportation en Lituanie en 1944. Le recensement du 31 juillet 1941 dénombrait 376 Juifs à Dijon et 842 dans la Côte-d'Or. Des rafles eurent lieu, notamment les 12 et 13 juillet 1942 où 21 personnes furent détenues à l'hôtel de ville puis déportées vers Pithiviers et le convoi n°6 du 17 juillet 1942 à Auschwitz, et en février-mars 1944, quand 87 personnes arrêtées furent envoyées de Drancy au convoi n°69 du 7 mars 1944 vers Auschwitz, dont la seule survivante fut Paulette Lévy. Des personnes ayant aidé des réfugiés juifs furent également arrêtées en 1944.

Après la Libération, des lieux furent réquisitionnés pour accueillir et assister les déportés de retour. Entre 1956 et 1967 une communauté séfarade s'établit à Dijon, rejoignant la communauté ashkénaze déjà présente. Aujourd'hui la communauté compte environ 240 familles, principalement originaires du Maghreb, mais aussi d'Alsace et d'Europe de l'Est.

Liens externes