Origine et histoire du Temple antique
Le fanum de Mouzon, dans les Ardennes, a été utilisé comme sanctuaire de la fin de la période gauloise au Bas-Empire. Les recherches archéologiques ont mis en évidence quatre sanctuaires successifs sur le site. Le premier, antérieur à la conquête romaine, se caractérise par des trous de poteaux et est attribué aux Trévires. Le second, occupé entre la conquête et le règne d'Auguste, relève également de la population locale issue des Trévires. Le troisième, construit sous la domination des Rèmes, comprend une enceinte entourant une petite cella, une chambre destinée aux divinités, deux dallages en couronne et un pavage de grosses dalles. Le quatrième sanctuaire, de tradition gallo-romaine et daté de la deuxième moitié du Ier siècle, présente un dallage rectangulaire autour du temple, raccordé aux pavements antérieurs, ainsi qu'un péribole à colonnes ioniques. Cette succession de constructions et d'aménagements illustre la continuité d'usage du lieu, une clairière en hauteur dominant la vallée de la Meuse. Une structure métallique permet aujourd'hui d'observer le site à quelques mètres de hauteur et de couvrir partiellement le terrain, et quelques panneaux fournissent des informations. Après plusieurs années de fouilles, le site paraît cependant aujourd'hui moins entretenu. Le fanum se trouve dans le bois des Flaviers, sur la commune de Mouzon, à environ trois kilomètres au sud-est du village, par la D964 en direction d'Inor. On y accède par un chemin vicinal; le site est situé sur un coteau boisé à la limite des départements des Ardennes et de la Meuse. La découverte archéologique remonte à 1966, lorsqu'un enfant, cherchant des champignons, mit au jour des tessons puis un vase, qu'il montra à son instituteur. Cette trouvaille entraîna un sondage suivi d'autorisations de fouilles scientifiques, renouvelées et approfondies au fil des années. En 1970, la mise au jour de la cella et la découverte en grand nombre d'ex-voto — armes miniatures, boucliers, fers de lance et épée — datés du Ier siècle av. J.-C., ont conforté l'interprétation du site comme sanctuaire. Les campagnes de fouilles des années 1970 et 1980 ont mis en évidence les différentes strates de construction et confirmé la permanence de l'usage cultuel du lieu jusqu'au Bas-Empire. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1980.