Temple de Cybèle dans le Rhône

Temple de Cybèle

  • 69005 Lyon
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Temple de Cybèle
Crédit photo : Arnaud Fafournoux - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

IIe siècle

Patrimoine classé

Temple de Cybèle (cad. AO 73) : classement par arrêté du 20 octobre 1983

Origine et histoire

Le site dit « insula basilicale », nommé par Amable Audin, regroupe des vestiges romains sur la colline de Fourvière à Lyon, au‑dessus du théâtre antique. Fouillé depuis 1925 et largement dégagé par Audin entre 1965 et 1978, il a fait l'objet d'interprétations variées — « temple de Cybèle », « palais du gouverneur », « prétoire d'Agrippa » — sans qu'une destination définitive ait été établie. La découverte la plus ancienne liée au dossier remonte à 1704 : un autel taurobolique, interprété comme le plus ancien témoin du culte de Cybèle en Gaule et daté de l'an 160, dont l'emplacement exact reste cependant incertain. Les fouilles de 1925 à 1943 dégagèrent de fortes substructions, un mur de soutènement long de 53 m, un massif central, des alvéoles voûtées et des tambours de colonnes qui suggérèrent initialement un sanctuaire. Audin identifia par la suite, sous le « sanctuaire », une construction antérieure qu'il appela insula basilicale, composée selon lui d'une basilique civile et de locaux administratifs; il décrivit aussi un quartier de boutiques sous portique le long d'une rue montant de la porte de Narbonnaise. Entre 1973 et 1978 il mit au jour les fondations d'un grand réservoir de 26,15 × 9,15 m, à quatre murs et mur central, dont la structure évoque des bassins de décantation à quatre chambres et permet de l'associer à l'aqueduc du Gier. Des sondages menés de 1991 à 2003 par Armand Desbat ont précisé la chronologie et la fonction des constructions : ils distinguent des habitations privées datées des années 40 av. J.-C., une riche résidence agrandie vers 20 av. J.-C. et un édifice public ultérieur dont les vestiges restent insuffisants pour en préciser l'usage. Desbat conclut que la « basilique » et le « sanctuaire » identifiés antérieurement constituent en réalité les phases d'une même grande domus, tandis que le réservoir est une phase postérieure. L'étude des structures révèle un îlot agrandi formant une terrasse d'environ 37 m sur 61 m; l'atrium, le tablinum, un grand triclinium ou œcus, deux ailes comprenant des thermes privés avec hypocauste et un péristyle en U figurent parmi les éléments restitués. L'aile nord comprenait des salles thermales, dont l'une est pavée de mosaïque et l'autre abrite une salle chaude et une exèdre centrée sur une piscine ou un labrum, tandis que l'aile sud regroupait chambres et couloirs desservis par une rue. Parmi les matériaux et petits objets découverts figurent des fragments d'une mosaïque du balneum et des peintures murales à décor de pygmées. L'interprétation cultuelle du site a été contestée ; si l'autel taurobolique et une tête en marbre ont été invoqués comme indices du culte de Cybèle, leur lien direct avec les vestiges excavés est incertain et la chronologie du bâti semble incompatible avec l'hypothèse d'un sanctuaire augustéen antérieur. Les thèses d'Audin ont longtemps prévalu mais furent remises en question par plusieurs chercheurs, et Desbat a définitivement rejeté en 1998 l'interprétation comme « temple de Cybèle ». La qualité, l'emplacement et certains aménagements privés — bains, mosaïques, plan proche des maisons italiques — suggèrent que la résidence a pu appartenir à un personnage de haut rang, éventuellement lié au pouvoir provincial. En l'absence d'éléments épigraphiques ou statuaires clairement identifiables, les hypothèses alternatives pour les niveaux ultérieurs vont d'équipements publics à des structures commerciales ou associatives. Le secteur présente enfin des indices d'un important apport d'eau : le grand réservoir terminal associé à l'aqueduc du Gier, une canalisation d'égout de grand gabarit et des thermes proches confirment l'existence d'un fort débit hydraulique. L'occupation du site est plus ancienne que l'époque romaine : une fosse datée du Bronze final (vers 1150–1050 av. J.-C.) a livré des récipients de stockage et de la vaisselle, et quelques objets du fer tardif, dont une fibule de type Nauheim, attestent une fréquentation ultérieure. Les vestiges et leur environnement sont classés au titre des monuments historiques depuis 1983, à l'instar du théâtre et de l'odéon voisins.

Liens externes