Temple de Janus d'Autun en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Temple Gallo-romain

Temple de Janus d'Autun

  • La Genetoye
  • 71400 Autun
Temple de Janus dAutun
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Temple de Janus dAutun
Crédit photo : CédricGravelle - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

IIe siècle

Patrimoine classé

Temple de Janus : classement par liste de 1840

Origine et histoire du Temple de Janus

Le temple dit « de Janus » est un édifice cultuel d'inspiration celto-romaine situé à Autun (Saône-et-Loire), au nord-ouest de la cité antique d'Augustodunum. Il s'insère dans un vaste sanctuaire dont les fouilles commencées en 2013 et poursuivies jusqu'en 2016, puis en 2019, ont révélé l'étendue et la complexité. Le secteur est occupé dès le Néolithique et connaît une phase importante de constructions monumentales au Ier siècle de notre ère ; le site est abandonné au tout‑début du haut Moyen Âge, mais ses structures sont réutilisées pour un ouvrage défensif médiéval. Deux pans de la cella carrée sont conservés sur plus de 20 mètres, l'élévation étant préservée sur environ 24 m, et subsistent également des vestiges des fondations du péribole et des constructions annexes. La dédicace au dieu Janus ne repose sur aucun élément archéologique ou historique ; la divinité vénérée demeure inconnue. Le temple figure sur la première liste des monuments historiques de 1840.

Le monument se situe hors de l'enceinte antique, à environ 400 m au nord-ouest de la ville, au lieu-dit la Genetoye, en bordure de la voie antique qui, après la porte d'Arroux et le franchissement de l'Arroux, se dirige vers Lutèce puis la vallée de la Loire et Cenabum. Le toponyme La Genetoye, interprété à tort par l'historien Saint-Julien de Balleure comme une déformation de Jani tecto, désigne en réalité un lieu où poussent des genêts. Le site est implanté sur un plateau à une altitude moyenne de 290 m, qui s'abaisse vers les vallées de l'Arroux au sud et du Ternin à l'est.

Les études géophysiques et la photographie aérienne ont mis en évidence une vaste enceinte néolithique et d'autres aménagements dont la fonction reste mal définie. Les fouilles depuis 2012 ont révélé une occupation laténienne se poursuivant jusqu'à l'époque augustéenne et des aménagements antérieurs sous l'emprise du temple, peut-être un premier édifice cultuel gaulois daté de la première moitié du Ier siècle. Le théâtre du Haut‑du‑Verger, découvert en 1976, succède sur le même emplacement à un autre édifice, et les principaux monuments du secteur semblent avoir été construits dans la seconde moitié du Ier siècle ou au tout‑début du IIe siècle, avec des remaniements postérieurs. Une présence militaire est possible à la fin du IIIe siècle ; au-delà de cette période, aucun indice probant d'occupation n'est recensé. Au Moyen Âge, la cella est réutilisée dans un dispositif fortifié comportant un fossé, ce qui peut avoir contribué à son bon état de conservation.

Le temple paraît dater de la seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C., comme le reste des monuments d'Augustodunum. La cella, presque carrée, mesure 16,80 × 16,35 m ; ses murs, d'une épaisseur de 2,2 m, sont bâtis en petit appareil soigné et leur élévation est conservée sur environ 24 m. Deux murs (sud et ouest) sont intégralement conservés et l'amorce des deux autres est visible ; l'entrée devait s'ouvrir par un des murs disparus, probablement du côté est. Le parement fait appel à des moellons carrés de grès sans inclusions de terres cuites et les trous de boulins ayant supporté les échafaudages sont encore lisibles ; le noyau du mur est un blocage de moellons noyés dans le mortier. La face extérieure comportait quatre niches destinées à des statues et trois petites ouvertures surmontées d'arcs de décharge, disposées à environ 13 m de hauteur pour éclairer l'intérieur. La face intérieure était creusée de quatre grandes niches plates en arcade, larges de 3 m et hautes de 5,6 m, dont le fond a disparu, créant aujourd'hui de larges brèches ; le mur ouest présente en son centre une niche en cul‑de‑four qui, face à l'entrée, pouvait abriter la statue de la divinité. La cella était pavée en opus sectile, dont des fragments ont été retrouvés, et comportait au centre un édicule dont le soubassement est conservé ; elle devait être couverte d'un toit à quatre pans.

Des trous de poutres à 9 m au‑dessus du sol et des soubassements parallèles aux murs, distants de 5,4 m, témoignent de l'existence d'une galerie couverte entourant la cella, selon le modèle de temple gallo‑romain observé à Périgueux (Tour de Vésone). Cette galerie était probablement composée de colonnes établies sur le mur périptère et supportait un toit en pente.

Un péribole délimitait l'aire sacrée autour du sanctuaire ; les dimensions proposées au XIXe siècle (75 × 50 m) ne peuvent être confirmées. Les études de 2012 ont mis en évidence deux périboles successifs et concentriques, le plus ancien pouvant être rattaché au temple ou à un édifice cultuel antérieur et peut‑être équipé d'un portique. Au sud de la cella et dans l'enceinte du péribole, des murs arasés signalent la présence possible d'un édifice annexe.

Les premières fouilles modernes autour du temple sont menées en 1871 par Jacques Gabriel Bulliot, avec un plan levé par Jean Roidot‑Déléage, qui réalise également huit planches de relevés publiées et commentées en 1963. Des structures supposées néolithiques sont mises au jour en 1886, puis aucune fouille n'est effectuée sur le secteur jusqu'aux années 1970. Les campagnes de prospections aériennes menées par René Goguey aboutissent en 1976 à la découverte du théâtre du Haut‑du‑Verger et contribuent à la perception du quartier comme un vaste sanctuaire périurbain. Les prospections se poursuivent dans les décennies suivantes, une campagne magnétique ayant été réalisée en 2009, puis un vaste chantier de fouilles et d'études lancé en 2012 se déroule de 2013 à 2016 et se poursuit par des interventions entre 2017 et 2019.

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