Temple de l'Humanité ou du Positivisme à Paris 3éme dans Paris 3ème

Patrimoine classé Patrimoine urbain Temple maçonnique

Temple de l'Humanité ou du Positivisme

  • 5 Rue Payenne
  • 75003 Paris 3e Arrondissement
Temple de lHumanité - Paris 3éme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
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Temple de lHumanité ou du Positivisme
Temple de lHumanité ou du Positivisme
Crédit photo : Jean-Pierre Dalbéra from Paris, France - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

2e quart XVIIe siècle, milieu XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures sur rue et sur cour ; les caves ; la cage d'escalier à partir du troisième niveau ; la colonne dorique en bois au rez-de-chaussée, la Chapelle de l'Humanité au premier étage (cad. 03-03 AO 27) : inscription par arrêté du 19 février 1982

Origine et histoire du Temple

Le Temple de l'Humanité, aussi appelé chapelle du Positivisme, est situé au 5 rue Payenne, dans le 3e arrondissement de Paris. Conçu d'après les plans d'Auguste Comte pour la religion de l'Humanité, il est le seul temple positiviste subsistant en Europe et appartient à l'Église positiviste du Brésil. Rarement ouvert au public, il a été inauguré en 1905 et l'accès se fait parfois lors des Journées du patrimoine.

Le terrain fut acheté en 1642 par l'architecte François Mansart, qui y construisit sa maison et y demeura jusqu'à sa mort en 1666. Après divers propriétaires, le bâtiment fut surélevé en 1842 par le bijoutier Antoine Bret. Clotilde de Vaux, l'égérie d'Auguste Comte, est traditionnellement associée à cet immeuble, mais des documents indiquent que ses lettres portaient le numéro 7 de la rue Payenne, ce qui a suscité une controverse sur le lieu exact de sa mort en 1846. L'hypothèse d'une erreur d'adressage, confirmée par Auguste-Paul Edger en 1933, est aujourd'hui souvent retenue, sans que le lien symbolique entre Clotilde et le lieu ne soit complètement abandonné.

En 1897 Raimundo Teixeira Mendes, vice-directeur de l'Église positiviste du Brésil, repéra le numéro 5 lors d'un pèlerinage positiviste à Paris et lança, lors d'un séjour en 1903, le processus d'acquisition. S'appuyant en partie sur un registre paroissial et aidé par une souscription publique et des soutiens brésiliens et britanniques, Mendes acheta l'immeuble pour 83 000 francs au nom de l'Église positiviste. Entre octobre 1903 et avril 1904 les locataires quittèrent les lieux contre indemnités, laissant l'immeuble libre pour l'aménagement d'un lieu de pèlerinage et de culte.

À partir de 1904 des travaux transforment la façade et la grande salle du premier étage en chapelle; l'architecte Gustave Goy dirige ces aménagements et crée la façade remodelée en 1905. La façade reçut un buste d'Auguste Comte par le bronzier Auguste Gouge, la mention « Religion de l'Humanité » et la devise positiviste « L'amour pour principe et l'ordre pour base, le progrès pour but », ainsi qu'un émail représentant l'Humanité sous les traits de Clotilde de Vaux exécuté d'après un tableau d'Eduardo de Sà par G. Loisel. La chapelle, conçue comme une « miniature » du Temple de l'Humanité selon le plan laissé par Comte, fut aménagée au premier étage sous la direction de Gustave Goy.

La salle principale, qualifiée par Comte d'« Espace » ou « Grand Milieu », comprend un chœur où des inscriptions et des compositions symboliques mettent en scène la morale, l'industrie et la politique. Les murs, de style gothique, présentent quatorze arcs brisés ornés de portraits peints représentant les treize grands hommes du calendrier positiviste et une figure féminine, Héloïse, symbolisant la supériorité morale de la femme; les bustes reposent sur des colonnes variées accompagnées d'écussons rappelant l'influence féminine dans l'histoire. Les peintures sont dues à l'artiste brésilien Manuel Madruga d'après Décio Villarès, auteur de la décoration du temple positiviste de Rio de Janeiro.

L'autel, installé au fond de la nef sur le modèle chrétien, porte des inscriptions empruntées à Dante et à Thomas a Kempis; son panneau central représente l'Humanité personnifiée par Clotilde de Vaux et il abritait originellement, conformément au testament de Comte, un coussin en cachemire portant une citation du maître ainsi que divers ouvrages et objets cultuels. Le chœur est séparé de la nef par une balustrade gothique et des plans de Paris datés de 1846 et 1857 rappellent l'importance symbolique de la capitale pour le positivisme.

Inaugurée le 2 juin 1905, la chapelle voulut d'abord être un sanctuaire religieux, mais dès 1906 elle affirma aussi sa vocation de lieu ouvert au public, notamment aux classes populaires et aux femmes, ce qui entraîna des difficultés financières. Le culte y fut cependant pratiqué de façon épisodique et le déclin des moyens de l'Église positiviste du Brésil limita la tenue régulière des offices; la chapelle conserva néanmoins sa fonction de lieu de pèlerinage et de rassemblement. Les positivistes brésiliens aménagèrent au troisième étage une réplique de l'appartement présumé de Clotilde, visitable dès 1905 et au moins jusqu'aux années 1970.

Un centre culturel franco-brésilien fonctionna sur place, des travaux de restauration eurent lieu à la fin des années 1970 avec l'aide de Paulo Carneiro, et l'édifice fut inscrit au titre des monuments historiques en 1982. Depuis les années 2000 la chapelle n'ouvre plus régulièrement faute de moyens, mais des travaux en 2009-2010 ont permis d'aménager des espaces attenants et d'accueillir conférences, colloques et journées d'études, ainsi que des visites occasionnelles. Elle est visible lors des Journées européennes du patrimoine depuis 2014 et reste la propriété de l'Église positiviste du Brésil.

Liens externes