Origine et histoire du Temple de la Coëfferie
Située au lieu-dit Le Temple, au sud de Messac (Ille-et-Vilaine), près du site de Corbinières, la chapelle de la Coëfferie fait partie de l'ancien ensemble de la commanderie. La nef est datée du XIIe siècle et l'édifice est traditionnellement rattaché à l'ordre du Temple. Après la suppression de l'ordre en 1312, la chapelle passa aux Hospitaliers, qui édifièrent probablement le bras sud. Un transept sud incomplet fut ajouté au XIVe siècle. Des peintures murales subsistent sur le mur du chevet, au‑dessus et dans les ébrasements de la fenêtre. Sur le pignon du chœur apparaissent des fragments d'un Tétramorphe — on distingue une partie du Christ, le taureau et l'ange. Un faux appareillage peint orne l'intrados de la porte de la nef et les ébrasements du chevet, accompagnés de motifs géométriques, caractéristiques qui les rapprochent du XIIe siècle. Le manoir du Temple fut ruiné à la fin du XVIe siècle lors des guerres civiles et, après la Révolution, l'ensemble fut transformé en hangar agricole. Durant ces transformations, deux larges ouvertures furent percées dans le mur de la nef et dans celui du transept, le campanier fut détruit, l'arcade entre la nef et la chapelle sud fut murée et cette dernière fut divisée en deux niveaux par un plancher. Des travaux importants de restauration sont documentés au début du XVIIe siècle : la charpente porte l'inscription F GILLES DU BUISSON CR 1621 et des campagnes de réfection attribuées au commandeur Gilles du Buisson sont mentionnées en 1626. La partie ouest du logis date de la première moitié du XVIIe siècle, la partie est est datée de 1682, et le colombier a été rebâti en 1668, comme l'indique l'inscription A FET REBATI CE COLOMBIER L'AN 1668. L'ensemble des bâtiments s'organise autour d'une cour fermée, ouverte au nord par un porche‑colombier ; la chapelle, à l'angle sud‑est, est la seule construction donnant sur l'extérieur. L'édifice présente un plan rectangulaire intérieur de 15,50 m de longueur, flanqué au sud d'une chapelle formant le transept incomplet, et couvert par une charpente. Les pignons de la nef, d'époque romane, sont épaulés par des contreforts et semblent avoir été abaissés par rapport à leur hauteur d'origine ; le pignon ouest s'ouvre par une porte en arc brisé en grès roussard et les fenêtres possèdent des claveaux en tuffeau. L'intérieur conserve un sol en terre battue, une bande de pavement en schiste marquant le milieu de la nef et un degré en pierre délimitant le chœur. Une arcade en arc brisé aux claveaux alternés de schiste noir et de grès blanc assure la communication entre la nef et la chapelle latérale ajoutée au XIVe siècle. Les décors de la charpente de la nef, probablement liés aux travaux du XVIIe siècle, sont plus simples que ceux de la charpente du bras sud, datée du XIVe siècle ; le nom du commandeur Gilles du Buisson y est gravé. La chapelle et le manoir ont été progressivement restaurés depuis les années 1960 et l'édifice a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1992.