Origine et histoire du Temple
L’église luthérienne de la Rédemption est un lieu de culte protestant situé 16 rue Chauchat, dans le 9e arrondissement de Paris ; la paroisse est membre de l’Église protestante unie de France. Elle a été établie en réaffectant une ancienne halle de déchargement dite halle de l’octroi, construite entre 1821 et 1825 par l’architecte Adrien-Louis Lusson, puis remplacée en 1837 par un bâtiment quai de Jemmappes. Le 30 mai 1837 la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, protestante luthérienne, épousa Ferdinand‑Philippe d’Orléans ; le pasteur Rodolphe Cuvier bénit le couple. La princesse fréquentait alors l’église des Billettes, siège du Consistoire de Paris, mais le quartier du Marais était considéré comme dangereux ; pour y remédier la ville affecta la halle au Consistoire luthérien en 1841 et Rodolphe Cuvier devint pasteur de la paroisse. Entre 1841 et 1843 l’architecte d’origine allemande François‑Christian Gau transforma le bâtiment en conservant les quatre premières travées sur les onze existantes ; il fit élever le portail, l’abside du chœur et le clocheton sur la première travée. Après le décès de Gau, l’achèvement des travaux fut assuré par Théodore Ballu. En 1873 l’architecte Victor Baltard aménagea les locaux de la maison presbytérale au nord de l’édifice ; la même année, Paul Gauguin s’y maria avec la Danoise Mette‑Sophie Gad. Le grand crucifix de la table de communion, offert par le baron Haussmann, est sans couronne d’épines, les yeux ouverts et la tête et les bras levés vers le ciel ; les obsèques du baron Haussmann eurent lieu à la Rédemption le 15 janvier 1891. L’église possède un orgue Cavaillé‑Coll (1844) — Mutin (1912) de vingt jeux, avec deux claviers de 56 notes et un pédalier de 30 notes à transmissions mécaniques. En 1968 la paroisse fut expropriée de locaux annexes au sud pour permettre l’agrandissement de l’Hôtel Drouot. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 21 février 1958. Les pasteurs se sont succédé au fil du temps : Rodolphe Cuvier (inspecteur ecclésiastique, 1843‑1856), Édouard Verny (1843‑1854), Louis Meyer (inspecteur ecclésiastique, 1857‑1867), Victor Hagen (1860), Félix Kuhn (inspecteur ecclésiastique, 1867‑1905), Albert Matter (inspecteur ecclésiastique, 1865), Édouard Lods (1872), Georges Appia (1874‑1910), Eugène Berger (1874), Pierre Dieterlin (1905‑1910), Jean Meyer (inspecteur ecclésiastique, 1910‑1926), Édouard Soulier (1910‑1936), Franck Wheatcroft (inspecteur ecclésiastique, 1927‑1948), René‑Jacques Lovy (1950‑1973), Jacques‑Noël Pérès (1974‑1993), Louis Nyman (1994‑1996) et Dominique Calla (2022‑aujourd’hui).