Origine et histoire
Le temple des Carmes, ancienne chapelle des Carmes, est un édifice religieux protestant situé 2 Grand‑rue Sapiac à Montauban, en Occitanie ; la paroisse de Montauban et des Deux Confluents est membre de l’Église protestante unie de France. Une communauté carmélite s’installe à Montauban dans la seconde moitié du XIIIe siècle (sources mentionnent 1277 et 1280) et obtient l’autorisation de rebâtir son monastère en dehors de la ville. Chassés lors des guerres de Religion, les moines retrouvent leur emplacement au XVIIe siècle et entreprennent une reconstruction dont les travaux commencent en 1637 et se prolongent jusqu’à la fin du siècle. Le clocher projeté n’a jamais été élevé, mais l’église est achevée dans la seconde moitié du XVIIe siècle et l’ensemble conventuel se développe autour de la cour centrale. Pendant la Révolution, la chapelle est vendue comme bien national à Antoine Bernard Lauzet ; l’intervention du conventionnel Jeanbon Saint‑André permet la remise officielle aux protestants et la reprise du culte le 20 janvier 1793, célébré par le pasteur Duprat. L’édifice est classé au titre des monuments historiques le 29 octobre 1971. Une maison presbytérale, comprenant bureau, école et logement du pasteur, est construite en 1887. L’orgue, acquis en 1850, a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration en 1973, 1977 et 1993. En septembre 2019, Véronique Técher‑Joliez est accueillie comme pasteure.
Parmi les monastères rebâtis au XVIIe siècle, cet ensemble est le seul conservé dans son intégrité : les bâtiments s’organisent autour d’une cour carrée entourée sur ses quatre côtés d’une galerie couverte faisant office de cloître. L’église, en briques, est placée au nord‑est ; au nord‑ouest se trouvent la sacristie et la salle capitulaire, au sud‑ouest le réfectoire et d’autres pièces. La nef se termine par un chœur à cinq pans et est couverte de voûtes en croisées d’ogives ; les travées sont séparées par des pilastres doriques et le chœur présente une voûte à six branches. Huit chapelles voûtées de croisées d’ogives bordent la nef, tandis que les travées du cloître, également séparées par des pilastres doriques, sont couvertes de voûtes d’ogives, témoignage de la permanence de la tradition gothique. Une tribune reposant sur quatre piliers implantés sur le péristyle accueille l’orgue, qui compte deux claviers, dix‑sept jeux et un pédalier complet.