Origine et histoire du Temple
Le temple du Saint-Esprit, dit « Roquépine », est un édifice protestant situé dans le 8e arrondissement de Paris, au 5 rue Roquépine, à l'angle de la rue d'Astorg. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France. Construit de 1862 à 1865 par l'architecte Théodore Ballu, assisté de Paul-Louis Renaud, il constitue le premier temple réformé édifié dans la capitale. Le terrain, acquis par le conseil municipal en 1862 sur ordre du préfet, a donné son nom à la rue Roquépine, en référence à l'ancien propriétaire, lieutenant général sous Louis XV. Inauguré le 3 décembre 1865 par Athanase Josué Coquerel et Henri Grandpierre, le temple prit place dans un quartier en transformation, à proximité de l'église Saint-Augustin. Chargé après la disparition de la chapelle de la rue Saint-Lazare, Ballu conçut un édifice associant lieu de culte, sacristie, bibliothèque, logements, école de garçons et école de filles, presbytère et maison paroissiale. Le bâtiment, mitoyen de l'hôtel de Saint-Paul construit par Henri Parent pour le collectionneur Édouard André, réunit ces fonctions. Le premier pasteur de la communauté fut Ernest Dhombres, en poste jusqu'en 1894. Le temple accueillit le synode général des Églises réformées de France le 6 juin 1872, présidé par François Guizot, moment où se fit jour une fracture entre protestants libéraux et évangéliques; le synode de réunification de l'Église réformée de France se tint également dans la paroisse en 1938. En 1960 la paroisse créa le chœur « Per Cantum ». Deux pasteurs issus de la paroisse, Jean-Arnold de Clermont et François Clavairoly, ont ensuite été présidents de la Fédération protestante de France (respectivement 1999-2007 et 2013-2022). L'édifice, de style néo-classique et considéré comme une œuvre majeure du Second Empire, présente une façade dominée par un fronton orné d'un bas-relief : une Bible ouverte entourée de palmes et surmontée de douze étoiles, avec l'inscription « Église du Saint-Esprit » sur l'entablement. Les trois portes d'entrée sont encadrées de pilastres doriques et de colonnes ioniques, et la façade est surmontée d'un simple campanile. La nef, de forme octogonale allongée et inspirée du temple de La Rochelle, peut accueillir 700 personnes. Elle est éclairée par une grande verrière qui, à l'origine en verre blanc sur le modèle des Halles Baltard, a été remplacée en 1905 par un vitrail coloré non figuratif réalisé par l'architecte Charles Letrosne. La chaire et le baptistère proviennent de l'ancienne chapelle de la rue Saint-Lazare, et des versets bibliques figurent sur de grands panneaux de marbre. Un orgue Merklin-Schütze fut monté en 1865; l'instrument actuel, fabriqué en 1898 par Charles Mutin, comporte 14 jeux. Le temple comporte enfin des salles de réunion pour le conseil presbytéral et le diaconat ainsi que des logements pour les instituteurs et le gardien, et demeure une paroisse active du protestantisme parisien.