Temple du Saint-Esprit de Besançon dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine protestant Temple protestant

Temple du Saint-Esprit de Besançon

  • 3-5 Rue Claude-Goudimel
  • 25000 Besançon
Temple du Saint-Esprit de Besançon
Temple du Saint-Esprit de Besançon
Temple du Saint-Esprit de Besançon
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Temple du Saint-Esprit de Besançon
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Temple du Saint-Esprit de Besançon
Temple du Saint-Esprit de Besançon
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété d'une association cultuelle

Patrimoine classé

La façade du XVIe siècle sise sur le côté ouest de la petite cour attenant à l'ancienne église du Saint-Esprit : classement par arrêté du 22 avril 1932 - La façade et la toiture de la maison sise 31 quai Vauban, ainsi que la chaussée et le quai : inscription par arrêté du 16 septembre 1933 - Le mur entre rue et cour avec grand portail ; les façades sur rue et sur cour, ainsi que les combles qui les surmontent de l'immeuble sis rue Claude Goudimel : inscription par arrêté du 25 octobre 1937 - La tour en totalité, sise 5 rue Goudimel et 29, quai Vauban, y compris la porte déposée et la fermeture en bois de la tour d'escalier (cad. AD 135) : classement par arrêté du 19 août 2005 ; Les parties suivantes de l’enceinte urbaine : les vestiges enfouis de la contrescarpe de la tour bastionnée de Rivotte situés sur la parcelle 58 (section DK), les vestiges du rempart, même ceux enfouis, entre la tour bastionnée de la Rivotte et la tour bastionnée de Brégille, situés sur la parcelle n°11 (section AK), la partie du rempart entre le bastion du moulin Saint-Paul et les vestiges de la tour bastionnée Saint-Pierre, située 22 avenur Arthur-Gaulard, sur les parcelles n°16 et 67 (section AH), les vestiges de la tour bastionnée Saint-Pierre située rue Elisée Cusenier, sur la parcelle n°29 (section AE), les vestiges enfouis de la lunette de Bregille, situé sur la parcelle n°109 (section CX), le corps de garde est de Chamars du XVIIIe siècle, situé 2 avenue de la Gare d’Eau, sur la parcelle n°36 (section AR), l’ensemble des vestiges enfouis de la seconde ligne de remparts situés sous l’hôpital Saint-Jacques, sur la parcelle n°5 (section AV), 2 avenue de la Gare d’eau, parking du Département Doubs, 4 et 6 avenue de la Gare d’eau, sur les parcelles n°35, 44, 48 et 73 (section AR), le corps de garde nors de la porte d’Arènes, situé sur la parcelle n°164 (section AX), tels que délimités en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 10 septembre 2019 ; En totalité, le temple du Saint-Esprit, ancienne église de l’hôpital du Saint-Esprit, y compris sa chapelle nord ainsi que le corps de logis, situé entre le porche actuel de l’église et la galerie en bois, situé 5, rue Claude-Goudimel, sur les parcelles n° 107 et 121, figurant au cadastre section AD, tel que délimité par un liseré rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 5 août 2020

Origine et histoire du Temple du Saint-Esprit

L'Ancien Hôpital du Saint‑Esprit a été fondé au XIIIe siècle par l'Ordre du Saint‑Esprit à Besançon (Doubs). L'édifice, destiné au Moyen Âge à l'accueil des malades, des femmes en couches, des orphelins et des voyageurs, se limite à partir du XVIe siècle aux enfants abandonnés, aux femmes en couches et aux voyageurs, puis est fermé en 1797. Reconstruit pour l'essentiel au XVIIIe siècle par les architectes Jean‑Pierre Galezot et Jean‑Charles Colombot, le complexe conserve toutefois la chapelle d'origine et la tour datée du milieu du XVe siècle. La tour, de plan carré et flanquée d'un appentis, comprend une cave donnant sur le jardin nord‑ouest, un soubassement voûté en berceau et en d'arêtes et trois étages plafonnés « à la française ». Elle est coiffée d'un toit en pavillon dont la charpente est à chevrons formant fermes et conserve de nombreuses fenêtres d'origine munies de coussièges. L'accès depuis la cour se fait par une galerie en bois du XVIe siècle ; l'escalier en pierre d'origine du XVe siècle se trouve dans l'appentis et, depuis son palier, démarre un escalier en vis en demi hors‑œuvre qui relie les étages. Après la Révolution, les bâtiments connaissent divers usages avant d'être acquis en 1842 par la communauté réformée locale, réapparue en 1792 après plus de deux cents ans d'interdiction. La transformation en temple a entraîné des interventions mêlant le gothique d'origine à des formes néo‑romanes et au style troubadour du XIXe siècle, conférant à l'ensemble une décoration et un raffinement reconnus. Plusieurs éléments et façades du site ont été protégés au titre des monuments historiques dès 1932, d'autres parties ont été inscrites en 1933 et 1937, et la tour a été classée en totalité en 2005. Toujours ouverts aux offices et aux visites, les lieux symbolisent la présence ancienne et encore vivace de la communauté protestante à Besançon. L'histoire du temple s'inscrit dans le contexte plus large de la Réforme à Besançon : les idées protestantes se diffusent dès les années 1530, provoquent incidents et répression jusqu'au milieu du XVIe siècle et aboutissent à la grande bataille de 1575 où les huguenots sont défaits. Les persécutions durent presque deux siècles et ne prennent fin qu'avec la Révolution, qui autorise le retour et l'organisation d'une communauté luthérienne et réformée, soutenue en partie par l'immigration suisse. Au XIXe siècle la communauté utilisa différents lieux provisoires, dont la chapelle des Capucins, avant de s'installer définitivement dans l'ancienne église du Saint‑Esprit, rendue et consacrée aux fidèles en 1842. Le site a également servi à des usages sociaux et éducatifs : l'aile nord accueille de 1842 à 1885 des classes pour les enfants protestants, tandis que la tour abrite des salles et le logement de la directrice. Parmi les éléments remarquables figurent la galerie en bois de la cour, ornée d'un décor sculpté daté du XVIe siècle mais discuté par les spécialistes, et le portail sculpté représentant la charité, accompagné d'une inscription psalmique. L'orgue commandé aux frères Callinet et inauguré en 1837, qui conserve tuyaux d'étain et buffet d'origine, a été classé comme instrument au titre des monuments historiques en 1972. L'église, de facture gothique et marquée par l'influence cistercienne, présente une nef voûtée sur croisées d'ogives, un chœur agrandi au début du XIVe siècle et plusieurs chapelles adossées. La tour du Saint‑Esprit, élevée entre 1447 et 1450 sur un premier étage du XIIIe siècle par Lambelet Vernier, se distingue par sa charpente et son escalier à vis hexagonal attribué à un auteur anonyme. Sur le plan liturgique, la communauté réformée met l'accent sur la primauté de la Bible et de l'Esprit‑Saint, rejette la plupart des pratiques et sacrements catholiques considérés comme superflus et place la prédication au centre de l'espace cultuel. Aujourd'hui les protestants de Besançon forment un ensemble hétéroclite et vivant, et l'ouverture du site au sacré comme au profane illustre cette implantation continue.

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