Origine et histoire
Le fanum d'Aron, situé à Aurillac (Cantal) en Auvergne-Rhône-Alpes, est un temple gallo-romain du Haut-Empire. Il a été sans doute construit au Ier siècle ap. J.-C. et serait abandonné et détruit au IIIe ou au IVe siècle. Unique par son plan centré, il présente une galerie périphérique et une cella polygonales à seize pans. Le monument s'inscrit dans un ensemble cultuel qui pourrait être lié à une source proche. Le site se trouve sur une plaine de la vallée de la Cère, près de l'hippodrome, à environ 640 m d'altitude, au sud-ouest de la ville, côté Arpajon-sur-Cère. Le terrain, humide aujourd'hui, accueille une source à proximité et le toponyme Lescudillier évoque la présence abondante de tessons retrouvés sur place. Aucun indice d'occupation antérieure n'a été mis au jour sur l'emplacement direct du temple, mais la fréquentation générale du secteur remonte au Paléolithique inférieur. Les vestiges romains ont commencé à être repérés au début des années 1970 et le fanum a été découvert en mai 1977 lors de terrassements préalables à une zone industrielle. Des fouilles de sauvetage ont été menées de 1977 à 1983, les découvertes et des éléments d'architecture étant conservés au musée d'art et d'archéologie d'Aurillac, où une partie du mobilier et une maquette sont présentées au public. Le site a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1980 et aménagé ensuite en petit jardin municipal à la limite d'une zone pavillonnaire et d'une zone industrielle. Le temple mesure 19,20 m de diamètre au total ; la cella présente un diamètre intérieur d'environ 8,50 m et la galerie périphérique, pavée de pierres plates, a une largeur d'un peu plus de 3,20 m. Les maçonneries visibles comprennent deux parements en petit moellons réguliers, en calcaire côté intérieur et en trachy-andésite côté extérieur, avec un noyau de pierres calcaires et un mortier ; ces matériaux sont d'origine locale ou régionale. Des colonnes cannelées, reposant sur des bases carrées de 0,75 m de côté et ornées de chapiteaux corinthiens aux feuilles d'acanthe, occupaient probablement chaque angle de la galerie ; huit chapiteaux et des fragments de tambours ont été retrouvés. L'épaisseur du mur de la cella est de 1,20 m, celle du mur de la galerie de 0,66 m, et une allée gravillonnée d'environ 2 m de large entoure l'ensemble. Un péribole est probable autour du sanctuaire : son mur nord a été reconnu à 55 m au nord-ouest du fanum sur une longueur d'environ 80 m. Dans ce périmètre, au sud-est du temple, un enclos pavé d'environ 29 m de côté et couvert de tuiles a été mis au jour ; sa construction paraît légère et sa fonction reste indéterminée, éventuellement annexe au sanctuaire ou autre fanum. Le mobilier découvert est varié — matériaux de construction, céramiques, monnaies, ossements et objets à caractère votif — et certains objets présentent des mutilations volontaires attestant leur usage rituel.