Origine et histoire du Temple luthérien de Clairegoutte
Le temple luthérien de Clairegoutte est un édifice protestant situé à Clairegoutte, en Haute-Saône ; la paroisse dépend de l'Église protestante unie de France. Construit en grès rose des Vosges, le bâtiment présente une particularité : son clocher est accolé au milieu de la nef, et non à l'une de ses extrémités, comme il est généralement d'usage. Ce clocher, coiffé d'un dôme à l'impériale en tuiles vernissées propre aux clochers comtois, abrite deux cloches. L'intérieur, sobre, est doté d'une galerie sur colonnes en chêne de type würtembergeois datée du XVIIIe siècle, érigée pour les fidèles de Frédéric-Fontaine ; cette galerie avait entraîné l'obturation de la rosace, qui fut rehaussée et rouverte lors des travaux de 1966-1967. La rosace accueille un vitrail représentant le Bon Berger, réalisé par Étienne Lovy et installé en mars 1966 ; les autres vitraux sont non figuratifs. Le mobilier comprend une chaire du XVIIe siècle et des fonts baptismaux taillés en 1967 dans un ancien autel du XIIIe siècle qui se trouvait auparavant dans le jardin de la cure. Sur cet autel se trouve une croix en chêne de Hongrie ornée d'émaux de Limoges par Georges Deloraine (1966). Le temple conserve également trois aiguières de communion en étain, classées au titre des objets aux monuments historiques depuis le 28 juillet 1966, et une horloge réalisée en 1866. Les archives signalent qu'une première église dédiée à Notre-Dame fut édifiée au XIIe siècle, dont il ne subsiste rien. L'édifice devint temple lors de son passage à la religion réformée et fit l'objet de réparations importantes aux XVe et XVIIe siècles, d'une restauration en 1704 et d'une quasi-reconstruction en 1734 ; en 1777, le clocher de bois fut reconstruit en pierre. Le temple a connu d'importantes restaurations en 1849 puis en 1966-1967 ; durant la semaine du 6 au 12 mars 1967, des tornades causèrent de nombreux dégâts dans la commune et le coq qui surmontait le clocher tomba dans un jardin voisin. En 1990, la municipalité remit presque intégralement en état la volée de marches en grès du perron. L'édifice est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le 11 mars 1991.