Origine et histoire
Le temple protestant du Mas-d'Azil, situé 12 rue du Temple en Ariège, est un édifice religieux inscrit aux monuments historiques. Après le Concordat, la localité devint le siège du consistoire protestant de l'Ariège. En 1804 la communauté acheta l'ancienne église paroissiale pour 8 600 francs, la fit restaurer et l'aménagea pour le culte. Menacé de ruine et trop exigu, l'édifice entraîna en 1820 l'acquisition de dépendances de l'ancienne abbaye, dont le lazaret, afin d'y construire le temple actuel et le presbytère ; des vestiges médiévaux de l'hôpital et probablement de la chapelle de 1673 subsistent dans ce dernier. Les travaux s'achevèrent en 1821, date portée sur le portail principal, et le temple fut inauguré en 1824. L'édifice s'inscrit dans un rectangle de 27,80 sur 11 mètres. Lors de la séparation des Églises et de l'État, une association cultuelle fut constituée, puis la paroisse se rattacha en 1938 à l'Union nationale des Églises protestantes réformées évangéliques de France. En 2013 le temple a reçu une fresque abstraite inspirée de la calligraphie, réalisée par l'artiste belge Charley Case et le collectif Sinéangulo. Par arrêté du 14 octobre 2015 il a été inscrit au titre des monuments historiques.
Avant la Révolution, le Mas-d'Azil accueillait une importante communauté protestante réunissant paysans, viticulteurs, bourgeois et gentilshommes verriers ; le premier pasteur, Bernard Perrin, s'y installe en 1560 et la cité fut qualifiée de « petite Genève du comté de Foix ». En 1625, lors de la répression des rébellions huguenotes, les habitants se réfugièrent dans la grotte du Mas-d'Azil, profonde de 400 mètres, et les fortifications ainsi que la bastide furent rasées à l'issue du conflit, conformément aux clauses de la paix d'Alès. La révocation de l'édit de Nantes entraîna en 1685 la démolition du temple, mais le culte clandestin se maintint pendant la période du Désert dans les grottes voisines. En 1723, trois frères de Grenier furent arrêtés pour avoir tenté de délivrer le pasteur itinérant François Rochette ; malgré les interventions, les détenus furent jugés par le Parlement de Toulouse et exécutés en 1762, de même que d'autres Ariégeois victimes de procédures suivies par la justice royale, faits qui sont présentés comme les derniers martyrs de la foi réformée en France. Après la Révolution et la Déclaration des droits de 1789, la liberté de culte fut rétablie et la région comptait près de 7 000 protestants, principalement autour du Mas-d'Azil, de Saverdun et de Mazères. Enfin, la commune du Mas-d'Azil possède trois lieux de culte protestants, parmi lesquels la chapelle néogothique d'Amboix, élevée au XIXe siècle grâce aux largesses d'une famille, et le temple de Rieubac.