Origine et histoire du Temple protestant
Le temple protestant d'Arras se situe 16 rue Victor‑Hugo à Arras (Pas‑de‑Calais) et la paroisse est membre de l'Église protestante unie de France. Sa construction a été confiée à l'architecte arrageois Alcide Carré ; les travaux, commencés en mars 1861, se sont achevés en 1863 et le temple a été inauguré le 28 mai de la même année avant d'être donné à la ville d'Arras. La Réforme protestante est présente à Arras dès le début du XVIe siècle ; l'imprimeur Jean Crespin, né vers 1520, y exerce le droit avant d'être poursuivi comme hérétique et banni le 8 mars 1545, ce qui le conduit à s'exiler à Genève. Lors de la Première Guerre mondiale, l'édifice subit d'importants dommages : une forte brèche au niveau de la nef, la destruction partielle de la couverture, de la décoration et des aménagements intérieurs de la nef ainsi que la détérioration de la toiture du logement du concierge et de la sacristie, tandis que les volumes généraux sont globalement conservés avec quelques modifications. Le temple est reconstruit pendant l'entre‑deux‑guerres par les architectes Jean Naville et Achille‑Henri Chauquet ; les vitraux sont l'œuvre d'E. Royer et le lieu est rendu au culte en 1923. L'édifice et ses annexes ont été inscrits au titre des monuments historiques le 18 mars 2010.
Bâti en brique sur un plan quadrangulaire, le temple présente une façade précédée d'un péristyle terminé par trois arcades en plein cintre et surmonté d'une galerie à ciel ouvert ; le pignon en retrait est percé de trois baies et surmonté d'une croix. L'ensemble se distingue par son implantation au sein de l'ancienne Basse‑Ville du XVIIIe siècle et par son plan en retrait, entouré par le presbytère et la maison paroissiale qui, organisés autour d'une cour, donnent plus d'ampleur à l'ensemble. Une galerie à arcades couvertes, installée dès l'origine, a été maintenue lors des réparations après la guerre. La relative exiguïté de l'édifice est compensée à l'intérieur par l'utilisation de pierre de taille et la complexité des moulurations des supports, arcs et arcatures, qui confèrent une impression de luxe. La balustrade de la galerie porte une mosaïque signée Dulecat Martin représentant une Bible ouverte, encadrée par la citation de l'Évangile selon Jean : « Jésus dit: Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Le temple d'Arras est lié à d'autres lieux protestants régionaux, comme les temples de Lens et de Boulogne‑sur‑Mer, et figure dans diverses ressources patrimoniales et religieuses (Clochers de France, Observatoire du patrimoine religieux, Mérimée, Structurae, etc.).