Temple protestant de Carla-Bayle dans l'Ariège

Patrimoine classé Patrimoine protestant Temple protestant

Temple protestant de Carla-Bayle

  • Le Bourg
  • 09130 Carla-Bayle
Temple protestant de Carla-Bayle
Temple protestant de Carla-Bayle
Temple protestant de Carla-Bayle
Temple protestant de Carla-Bayle
Crédit photo : PierreG 09 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Temple protestant (cad. B 97) : inscription par arrêté du 30 septembre 1992

Origine et histoire du Temple protestant

Le temple protestant de Carla-Bayle, situé 329 rue des Remparts-nord à Carla-Bayle (Ariège), dépend de la paroisse de l'Église protestante unie de France. Historiquement, La Carla faisait partie du comté de Foix : François Fébus, comte de Foix en 1472, devint roi de Navarre en 1479 et, à sa mort, le comté passa à sa sœur Catherine de Navarre, mariée en 1484 à Jean II d'Albret. Leur fils Henri II monta sur le trône de Navarre en 1517 et épousa Marguerite d'Angoulême en 1527 ; leur fille Jeanne d'Albret, reine de Navarre et comtesse de Foix à partir de 1555, favorisa le développement du protestantisme et autorisa le calvinisme en 1561. Selon Théodore de Bèze, le protestantisme s'implanta à Pamiers et au Mas-d'Azil en 1561 ; l'église protestante du Mas-d'Azil fut fondée en novembre 1561, où Bernard Perrin commença à prêcher. En 1568, les réformés s'étaient imposés dans les communes voisines, dont Sabarat, Le Carla, Gabre, Artigat, Le Fossat et Camarade. En 1625, Louis XIII confia au maréchal de Thémines la reprise du catholicisme en Béarn ; les troupes firent le siège du Mas-d'Azil du 9 septembre au 20 octobre 1625, mais durent se retirer devant la résistance menée par Jacques de Saint-Blancard et les protestants des environs. Conformément aux clauses de la paix d'Alès, Louis XIII fit ensuite abattre les défenses du Mas-d'Azil en 1633-34. Au Carla, Jean Bayle, père de Pierre Bayle, exerça la charge de pasteur ; son fils aîné Jacob Bayle lui fut associé dès 1668 et mourut incarcéré à la tour du château Trompette sur ordre de Louvois le 12 novembre 1685. Après la révocation de l'édit de Nantes, le temple fut saisi et, par décision du consul du Carla, réuni au presbytère jusqu'à la Révolution. Saisi comme bien national, il fut vendu le 22 juillet 1791 au sieur Jean Étienne Freyche pour 825 francs. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 rendit aux protestants la liberté de culte ; près de 7 000 protestants subsistaient alors en Ariège, principalement autour du Mas-d'Azil, de Saverdun et de Mazères. En 1802, Napoléon Ier organisa les Églises réformées par les articles organiques du régime concordataire. En 1819, le consistoire local demanda au préfet le remboursement du prix d'achat du temple et signala que l'édifice nécessitait des réparations importantes, coût que la commune ne pouvait assumer. Le temple actuel a été construit en 1884, selon le modèle des premiers temples de la Réforme, avec deux étages munis d'une double galerie et une chaire en bois sculptée centrée sur le mur. Outre sa fonction cultuelle, le temple accueille régulièrement expositions, concerts, animations et conférences. Il a été inscrit au titre des monuments historiques le 30 septembre 1992. Des ressources documentaires et en ligne complètent son dossier, notamment des notices et photographies sur Wikimedia Commons, la base Mérimée, Clochers de France et l'Observatoire du patrimoine religieux, ainsi que des études publiées dans le Bulletin de la Société de l'histoire du Protestantisme français (1933) et dans Patrimoines du Sud (2017).

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