Origine et histoire du Temple protestant
Le temple protestant de Saintes est le principal lieu de culte de l'Église protestante unie de France dans la ville de Saintes, en Charente-Maritime. La présence protestante s'y manifeste dès le milieu du XVIe siècle ; les premiers offices se tiennent d'abord sous la halle puis en dehors de l'enceinte urbaine. Au début du XVIIe siècle un premier temple est élevé dans le quartier Saint-Vivien, mais il est détruit en 1685 lors de la révocation de l'édit de Nantes. Après une période de réticence, une petite salle accolée à la chapelle du collège sert de lieu de culte au début du XIXe siècle, et un temple est à nouveau attesté dès 1802, assurant la continuité d'une communauté active tout au long du XIXe siècle. À la fin du XIXe siècle, la société civile « La solidarité », créée par Louis Jaud et Marie Daniaud, acquiert un terrain pour permettre la construction d'un nouveau sanctuaire. La réalisation du bâtiment est confiée à l'architecte Augustin Rey, qui achève le temple en 1906 sur le cours Reverseaux. L'édifice, rectangulaire, est construit en béton armé et présente un style roman modernisé mêlant influences néo-romanes, néo-byzantines et motifs d'inspiration art nouveau. La façade est décorée de sculptures à motifs végétaux et géométriques ; des vitraux signés Félix Gaudin ornent les ouvertures, dont une grande baie zénithale cruciforme haute de 15 mètres. À l'intérieur, la structure en béton est recouverte d'un enduit en plâtre rosé gravé en faux appareil ; le plan développe une nef voûtée en plein cintre flanquée de bas-côtés surmontés de tribunes pour augmenter la capacité d'accueil. Le caractère éclectique de l'architecture a valu au temple son inscription au titre des monuments historiques en 1998.