Origine et histoire
Le temple protestant de Barry-d'Islemade, situé dans la commune éponyme (Tarn-et-Garonne, Occitanie), abrite une paroisse membre de l'Église protestante unie de France. L'église protestante de Barry-d'Islemade fut créée en 1803 après sa séparation du consistoire de Montauban ; le premier temple, construit en terre peu après la Révolution et implanté près du carrefour de la route des rives du Tarn et de celle de Ventilhac, menaçait ruine au milieu du XIXe siècle. La reconstruction fut envisagée dès 1857 et examinée en séance du consistoire ; les plans et devis estimèrent la dépense et conduisirent à des demandes de secours auprès de l'État, qui accorda plusieurs subventions à la fin des années 1850 et au début des années 1860. La reconstruction se fit sur un terrain cédé par Jean Lacaze en échange des matériaux de l'ancien temple et fut conduite par l'architecte Théodore Olivier. Celui-ci présenta plusieurs projets : un premier dossier de juin 1858 fut rejeté par le ministère des Cultes en raison de son coût, puis des devis modifiés furent remis à l'automne 1858 et un projet transmis au préfet en février 1859 ; les plans et devis successifs semblent toutefois absents des fonds des archives départementales. Les travaux, exécutés par l'entreprise Boyé, furent certifiés achevés par Olivier en janvier 1860, qui signala peu après la nécessité d'interventions complémentaires entraînant une nouvelle demande de secours. Olivier proposa également des plans d'agrandissement de l'école protestante, comprenant une salle de classe accolée au chevet et surmontée d'un logement pour l'instituteur ; malgré le refus de la commune de participer, ce projet put être réalisé grâce à une aide du ministère, et le bâtiment d'école, achevé après acceptation du conseil presbytéral, sert aujourd'hui de presbytère. En 1881, la commune accepta d'acquérir un terrain destiné à un cimetière protestant lors de l'agrandissement du cimetière catholique. En 1935, une donation de madame Henri Courtois de Maleville permit l'ajout d'un clocheton sur la façade ; l'ouvrage fut réalisé par l'entreprise Bourdoncle d'Albefeuille-Lagarde d'après un dessin de Germain Olivier et la cloche provint des fonderies Causard de Colmar, le petit clocher étant inauguré le 22 septembre 1935. Le temple, caractérisé par une forme circulaire relativement rare et construit en brique rouge lors de sa reconstruction, conserve en son intérieur une grande tribune en bois à la fois vernaculaire et élégante. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 20 mai 2015.