Origine et histoire
Le temple protestant d'Albi, situé dans le département du Tarn, est le siège d'une paroisse fondée en 1871 et rattachée à l'Église protestante unie de France. Le projet de construction a débuté en 1920 ; l'édifice, de plan basilical avec un petit porche surélevé, a été inauguré le 26 juin 1924, et le paiement des factures s'est étalé jusqu'en 1927. L'intérieur, sobre et majestueux, conserve l'ensemble du mobilier en bois. L'architecte Léon Daures a dessiné le temple dans un style néo-roman évoquant certaines églises suisses, et il s'est peut‑être inspiré du temple des Brotteaux de Lyon, œuvre de Gaspard André. Exilé hors du centre historique, le bâtiment comporte une tour destinée à assurer sa visibilité depuis la rue. Le plan prévoyait initialement une abside surmontée de la chaire dominant la table de communion, mais un chevet plat fut finalement réalisé, sans doute pour réduire les coûts. Le parquet et une barrière séparaient jusqu'aux années 1980 le pasteur et le conseil presbytéral du reste de l'assemblée. Le choix architectural s'inscrit dans un courant liturgique du début du XXe siècle, influencé par la forme de culte d'Eugène Bersier qui associe officiant et assemblée dans des dialogues rituels. Claude Émile Jolibois, converti au protestantisme et animé d'un grand zèle, fut l'animateur de la communauté albigeoise au XIXe siècle et joua un rôle déterminant dans la recherche des financements pour la construction, soutenue notamment par des cadres d'entreprises locales, des églises suisses et hollandaises et des paroissiens de Mazamet. Avant la construction du temple actuel, la communauté utilisa divers lieux de culte, dont une maison située à l'emplacement de l'actuel marché couvert, rue Saint‑Julien ; un premier temple, plus modeste et allongé, avait été bâti rue de l'École‑Normale et inauguré le 9 juillet 1871, puis aménagé en 1883. La création officielle du poste pastoral à Albi intervint en 1887, après une période durant laquelle les ministres dépendaient de la Société centrale d'évangélisation. Le temple d'Albi est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 20 mai 2015 et bénéficie également du label « Patrimoine du XXe siècle ».