Origine et histoire
Le temple protestant de Vabre, situé rue de la Chambrette dans le Tarn, est un lieu de culte urbain de forme simple — un quadrangle rectangulaire selon Bernard Reymond. Il compte parmi les plus grands temples de France. Un premier édifice fut érigé vers 1801 ; la communauté racheta ensuite l'ancien château et, en 1804, les pierres de ce dernier permirent vraisemblablement de rebâtir le temple massif qui subsiste. La paroisse, membre de l'Église protestante unie de France, est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 20 mai 2015. Dès la Renaissance, Vabre adhéra précocement aux idées de la Réforme ; sous l'Ancien Régime les protestants furent persécutés — condamnations aux galères, mises à mort et dragonnades après la révocation de l'édit de Nantes — pour faits d'assemblée et pratiques de la « Religion prétendument réformée ». La liberté de culte fut rétablie lors de la Révolution française avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la communauté et son pasteur protégèrent des réfugiés, notamment des Juifs, et rejoignirent la Résistance organisée autour de Guy de Rouville. Parmi les paroissiens notables figurent le pasteur Frank Christol, qui exerça avant d'être à l'Église protestante française de Londres pendant la guerre ; le pasteur et théologien Jean Cadier (1898-1981), natif de Vabre et fils du pasteur Gustave Cadier ; les pasteurs Robert Cook (1907-2003) et Daniel Sens (1913-2005), reconnus Justes parmi les Nations ; le résistant Guy de Rouville (1915-2017) ; et Simone Iff (1924-2014), militante du droit à l'avortement et fille du pasteur Frantz Balfet.